L' homme à la conquête de l'air : des aristocrates éclairés aux sportifs bourgeois
Institution:
Bordeaux 2Disciplines:
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Abstract FR:
A la fin du 18eme siècle, la société française bascule brusquement dans l’ère enivrante et chargée de promesses du vol humain. Peu à peu une sensibilité nouvelle apparaît qui poussera l’homme à idéaliser un pouvoir extraordinaire dont les racines plongent au cœur du mythe Icarien et puisent aux sources des révolutions scientifique, politique et industrielle. Alors commence une fascinante entreprise de séduction et d’expérimentation qui conduira acteurs et spectateurs à projeter dans l’élan aéronautique une certaine idée du progrès : les scientifiques vont se saisir du vol pour l’utiliser ou le mettre en équation, les professionnels le vendront et le peuple jouira de son spectacle, les militaires vont convoiter sa puissance et les élites célébreront son caractère distinctif avant d’en codifier « sportivement » la pratique, l’homme de toutes conditions tentera de l’apprivoiser, de le contrôler et cherchera à redéfini sa perfection comme pour mieux se l’approprier. Tour à tour les forces vives de la société vont impulser, à son développement, une énergie, un dynamisme, qui n’est pas le fait d’un ensemble travaillant à l’unisson mais plutôt le fruit d’une multitude d’apports dont la place et l’intensité varient dans le temps, dans l’espace, et dans le champ social avec une certaine cohérence. A chaque époque, à chaque milieu, correspond une image du vol. L’histoire des pratiques aéronautiques montre de quelle manière cette image évolue et comment le vol reflète les ambitions et les espoirs de l’individu ou du groupe. Entre Paris et la région Aquitaine, cette étude débute avec l’expérience aristrocratique, éclairée et académique des premières ascensions aérostatiques pour s’achever au moment où l’industrialisation d’un vol contrôlé, sportivisé, cédera le pas aux appétits nationalistes et guerriers du vingtième siècle naissant, propose, à travers la lutte de l’homme contre la pesanteur, une lecture originael des rapports que la société française entretient avec la notion de progrès, une lecture du regard que l’homme porte sur sa propre existence.