Abstract FR:

La pratique sportive permet l'acquisition et l'intégration de nouvelles habiletés motrices propres à la nature de l'activité. La réalisation d'un geste technique nécessite un contrôle posturo-cinétique particulier en relation avec le programme moteur acquis lors de l'apprentissage. Dès lors, les habiletés motrices acquises dans une discipline interfèrent-elles ou non avec l'apprentissage de nouvelles gestuelles ? L'objectif de ce travail a été de mettre en évidence les caractéristiques d'un mouvement technique de lutte sportive et de vérifier l'influence du niveau de la pratique et de la pratique antérieure du judo sur son exécution. Nous nous sommes attachés à une analyse cinématique et électromyographique. Nous avons également cherché à caractériser les stratégies d'exploration visuelle en relation avec ce mouvement. Nous avons montré des différences dans l'organisation posturo-cinétique entre les groupes. De plus, le mouvement se traduit par une coordination particulière entre la tête et le tronc en fonction des groupes. L'activité électromyographique recueillie a mis en évidence des différences spatio-temporelles des patrons musculaires entre les groupes. L'analyse des mouvements oculaires a montré que les sujets lutteurs recherchent en priorité les indices visuels en relation directe avec la tâche à exécuter alors que les judokas d'origine privilégient le haut des corps. Il existe une interférence entre les automatismes acquis et l'apprentissage d'une nouvelle habileté. En accord avec Bernstein, cette recherche souligne que l'apprentissage ne consiste pas en la simple répétition du geste mais en l'acquisition des règles de coordination et de corrections.