thesis

Le pouvoir fédéral face au contexte praxique : le cas du surf et des pratiquants libres : de la gouvernabilité d'un système aporétique

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Rouen

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Abstract FR:

L'analyse de la pratique libre du surf a permis de mettre en évidence un ensemble de configurations multifactorielles et dynamiques parmi lesquelles le phénomène de concurrence s'est révélé central. En se positionnant comme comme un principe organisateur structurant les modalités de pratique, il génère un système de répartition des capacités d'action pour l'ensemble de la population de pratiquants. Cette quête de pratique, c'est-à-dire le désir (souvent inassouvi) de « faire du surf », associé à celui d' «être surfeur », se situe au centre de la relation qui lie et/ou délie le pratiquant à la fédération. Notre réflexion fait apparaître que le désaccord n'est pas déterminé par un désir de liberté ou une recherche d'indépendance, mais qu'il s'explique par la structure de l'activité organisée autour de « normes de fonctionnalité » autonomes et contingentes émergeant d'une « culture d'adaptation ». C'est au sein de cette résistance positive et émancipatoire, propitiatoire d'une pratique en quête d'équilibre et d'équilibrage des forces en présence, que certains pratiquants font le choix de s'opposer , consciemment ou non, à l'orthopraxie fédérale. Dans ce cadre, la « contestation », notamment règlementaire, n'est pas un état d'esprit préalable à l'activité mais un comportement subséquent à la pratique contextuée. Ce désaccord participe d'un système aporétique faisant état d'une contradiction insoluble entre la démarche fédérale indifférenciatrice relative à une conception intégrative de l'ensemble des surfeurs, et la logique différenciatrice des pratiquants en lien direct avec la structure exluante de la pratique. L'univers du surf ne constitue pas une res publica dans laquelle la fédération parviendrait à édicter une forme d'organisation légitimée par tous ses pratiquants. Il s'agit d'une res nullius, la « chose de personne » ainsi dévoluée aux pratiquants eux-mêmes. Sujette aux possessions et aux appropriations, elle génère un processus continuel de légitimation et de dé-légitimation structurant la pratique libre du surf et dont l'enjeu premier demeure la quête praxique, autrement dit, la conquête de vague.