Abstract FR:

L'objectif de cette étude est de quantifier l'impact de l'agriculture sur la qualité des eaux souterraines du vexin français, dans l'espace et dans le temps. La qualité a été jugée sur trois anions majeurs: no#3#-, so#4#- et cl#-, ces derniers ont une relation directe avec les engrais artificiels azotes. L'analyse de l'évolution chimique des différents aquifères: aquifère ypresien-lutetien, nappe de la craie, nappe des sables de fontainebleau et la nappe phréatique des alluvions, indique une augmentation lente mais régulière des teneurs en nitrate avec un accroissement important en 1979-1980. Dans un second temps, grâce au krigeage, on a pu réaliser des images de synthèse illustrant des champs de pollution en nitrate, sulfate et chlorure sur fond géographique de la région de l'aquifère principal ypresien-lutetien. Les différentes cartes obtenues permettent d'apprécier la vitesse de propagation d'un polluant quelconque et de déterminer les zones vulnérables. Trois bassins versants ont été retenus pour être discutes: le bassin de l'aubette de Magny, le bassin du Sausseron et celui de la Viosne. La forte activité agricole dans le bassin de l'aubette de Magny d'une part et l'insuffisante capacité de renouvellement et la minceur de la couche de terre végétal au-dessus du calcaire grossier de l'aquifère ypresien-lutetien d'autre part font que ce bassin possède les teneurs en nitrate les plus importantes. Le bassin du Sausseron représente des faibles teneurs en nitrate à cause de l'aquifère ypresien localement captif et de la faible activité agricole du bassin. Le bassin de la Viosne présente une situation intermédiaire: une forte activité agricole avec des fortes concentrations en nitrate quand l'aquifère est libre, et des faibles teneurs quand ce dernier est captif. Si certains secteurs s'avèrent non pollués, l'ensemble est menace a plus ou moins long terme comme le montre les cartes prévisionnelles de l'an 2003 et 2013. Dans certaines conditions, la dénitrification naturelle des lacs de gravières située dans la région pourrait être un moyen efficace pour diminuer la pollution azotée des eaux destinées à la consommation humaine.