Abstract FR:

Le dôme du Velay, occupant la partie orientale du Massif Central Français, est un dôme anatectique caractérisé par la succession de deux stades de fusion (M3 et Mv). Les relations entre déformation D3 et fusion M3 montrent que la fusion est précoce par rapport au développement des structures. La déformation engendre un ensemble de plis dissymétriques, à déversement général vers le nord. Les assemblages minéralogiques sont à biotite-sillimanite-quartz sans cordiérite, suggérant que la fusion n'a pas impliqué la biotite (T < 750°C, P > 5 kbar). Le collectage des mobilisats a été contrôlé par la tectonique et s'est produit à petite échelle sans transfert important de matière. Des plans à sillimanite fini-D3 se développent par lessivage acide en régime de déformation. Ils sont l'indice d'une chute de la température entre M3 et les événements ultérieurs, la partie supérieure de l'édifice anatectique repassant en conditions subsolidus. La phase Mv se caractérise par des assemblages cordiérite-orthose et grenat-orthose, correspondant à un accroissement sensible de la température (750 < T < 850°C, P = 4-5 kbar). Dans les migmatites, la cordiérite se développe de façon mimétique sur les mélanosomes M3. Elle atteint son développement maximal dans les granites vellaves (nodules, dendrites, cristaux isoles automorphes). La phase d'anatexie Mv reconnue comme la phase d'individualisation du dôme vellave, est régionalement considérée comme extensive (grandes failles de détachements fini-hercyniennes). Néanmoins, dans la bordure sud du dôme, les structures distensives syn-Mv restent d'importance limitée par rapport aux structures compressives méridiennes ubiquistes, interprétées comme le résultat d'un déversement du dôme du Velay vers le sud. Des cisaillements synmigmatitiques tardifs montrent un collectage, à petite échelle, de liquide anatectique à biotite. Ils sont liés à la retombée thermique du domaine vellave. Ceci suggère que les orthogneiss était encore partiellement fondus, mais avec une proportion de liquide faible, inferieure au seuil rhéologiquement critique. La baisse des températures entre M3 et Mv permet de dissocier les deux stades de migmatisation. La phase 3 marque la fin de l'épisode compressif lié à la mise en place des nappes et correspond au réchauffement d'une pile crustale épaissie. La phase Mv correspond à un autre régime de contraintes et à un autre régime thermique dont la dynamique est à rechercher dans l'effondrement gravitaire post-collision et dans une anomalie thermique liée à l'injection de magmas basiques mantelliques dont les vaugnerites seraient les témoins