thesis

Biostratigraphie, biodiversité, taphonomie et paléoenvironnement des niveaux à vertébrés du Jurassique-Crétacé du Sud-Eest de la Tunisie : implications paléobiogéographiques

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Lyon 1

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Parmi les régions permettant de retracer l'histoire du Mésozoïque saharien, le Sud-Est de la Tunisie fait figure de référence d'importance stratigraphique primordiale, en raison des nombreux affleurements à intercalations marines datées de la falaise du Dahar, qui s'étend de la région de Médenine à la frontière tuniso-libyenne. En effet, durant cette période, ce domaine se trouve sur la marge nord du Gondwana, dans une région largement influencée par les apports continentaux provenant du vieux craton africain, au Sud et par les incursions marines provenant de la Téthys, au Nord. Les coupes de terrain levées tout au long de la falaise du Dahar ont permis de mettre en évidence de nouveaux gisements à vertébrés dans les séries fluvio-deltaiques à marines proximales, du Jurassique-Crétacé, qui viennent enrichir nos connaissance de la faune saharienne de cette époque. Une synthèse des principaux travaux stratigraphiques concernant le Sud de la Tunisie, a permis de préciser l'âge des gisements à vertébrés, qui datent du Bathonien (Membre Maned), du Callovien (Membre Khechem el Miit), de l'Oxfordien (Formation Bir Miteur), de l'Hauterivien supérieur-Barrémien inférieur (Formation Boulouha), du Barrémien supérieur-Bédoulien (formation Douiret), du Gargasien-Albien inférieur (Membre Chénini) et de l'Albien supérieur s. S. (Membre Oum ed Diab). L'inventaire paléontologique a permis de décrire 30 taxons, dont un nouveau genre Diabodus n. G. Et deux espèces nouvelles : Tribodus tunisiensis n. Sp. Et Diabodus tataouinensis n. Sp. 15 taxons n'avaient jamais été trouvé en Tunisie avant ce travail, qui a été initié en 1998. Les groupes étudiés appartiennent à des hybodontes, néosélaciens, actinoptérygiens, chéloniens, crocodiliens, sauroptérygiens, ptérosaures, théropodes, sauropodes et ornithischiens. L'étude de la biodiversité au sein de chaque unité lithostratigraphique a mis en évidence une évolution dans la diversité des associations. Nous avons ainsi pu démontrer que l'assemblage faunistique est loin d'etre monotone comme cela était généralement admis. En effet, chaque unité lithostratigraphique contient une association particulière de vertébrés et il est à peu près certain que ces variations sont dues à des extinctions locales ou à des migrations de communautés, liées aux changements paléogéographiques et environnementaux, plutôt qu'à une évolution continue sur place. En effet, au Jurassique-Crétacé, le Sud-Est de la Tunisie se trouve sur la marge nord du Gondwana, qui est caractérisée par des profils de dépot d'une platitude extrême. Sur cette marge, l'amplitude importante des invasions marines, qui pouvaient atteindre des centaines de kilomètres, a provoqué périodiquement l'extinction en masse ou la migration de la faune margino-littorale qui a été remplacée par un nouvel assemblage provenant des contrées voisines, en période de baisse du niveau marin, quand les conditions le permettaient. Les observations sédimentologiques et taphonomiques réalisées dans la série du Jurassique-Crétacé, nous ont permis de mieux cerner le contexte de dépôt de ces gisements à vertébrés. Les observations sédimentologiques nous ont également donné quelques renseignements sur la nature des climats locaux, qui complètent les données apportées par les fossiles. Ainsi, au cours du Crétacé inférieur, le climat du Sud-Est de la Tunisie est globalement sub-tropical à saisons contrastées (alternance de cycles humides et de cycles arides). Les indices de climat tropical humide sont plus rares. Ils se limitent au faciès fluviatile méandriforme de base de la Formation Bouhoula, qui indique un climat plutôt humide, favorable à l'installation d'une fôret qui réduit l'apport silico-clastique vers la mer. La comparaison avec d'autres gisements de la marge nord du Gondwana a permis de mieux cerner les provinces paléobiogéographiques et les relations entre les paléocontinents du Gondwana. Ceci est d'autant plus important que les coupes du Sud-Est de la Tunisie sont mieux datées que les coupes marocaines, égyptiennes et nigériennes où les corrélations au niveau du Jurassique et du Crétacé inférieur sont incertaines