Abstract FR:

L'état hydrique des sols joue un rôle déterminant dans la formation des débits. Sa prise en compte dans la modélisation de la relation pluie-débit a déjà été abordée à partir de mesures ponctuelles in situ. Elle est à repenser dans l'optique de l'utilisation de données issues de nouvelles techniques de télédétection offrant des perspectives intéressantes pour le suivi spatio-temporel de cette variable a l'échelle de régions entières. L'objectif poursuivi est de mettre au point un modèle hydrologique conceptuel capable de simuler à la fois des débits journaliers et l'état hydrique du sol d'un bassin versant dans un but ultime d'amélioration de la prévision des ressources en eau superficielle grâce à l'observation spatiale. Le modèle hydrologique a été construit à partir d'un couplage entre le modèle conceptuel GR3J, simulant des débits, et le modèle physique bi-couches inspiré du schéma de Deardorff, simulant l'évolution de l'humidité des couches de sol superficielle et globale. Le couplage de ces deux modèles a été réalisé en testant 72 procédures rassemblées en trois grands groupes se distinguant par la gestion de la pluie. En l'absence de données suffisantes d'humidité du sol obtenues par télédétection, ces différentes versions ont été testées sur le bassin expérimental et représentatif de l'Orgeval disposant de longues chroniques d'état hydrique du sol mesure in situ. Le modèle couple retenu Grhum a été valide à la fois sur l’Orgeval et sur 36 bassins versants situes en Bretagne, cadre du projet de télédétection Ers-1. Les résultats obtenus sur l’Orgeval montrent que le modèle Grhum simule les débits et les humidités de la couche globale de manière satisfaisante et que les humidités de la couche de surface sont mieux reproduites en tenant compte de l'occupation du sol. Sur les bassins bretons, en l'absence de données d'humidité du sol, seule la bonne qualité globale de la simulation des débits a pu être vérifiée. Ce modèle peut fonctionner selon deux modes: simulation lorsque les données d'humidité du sol ne sont pas disponibles et assimilation lorsqu'elles le sont. Ce dernier mode de fonctionnement, encore à perfectionner, permettra de tirer parti de l'information spatiale sur l'état hydrique du sol