Abstract FR:

Les compositions isotopiques de pb et de sr, mesurees dans la phase aqueuse des precipitations et des rivieres, nous a permis d'identifier et de quantifier simultanement les perturbations anthropiques et les processus d'erosion chimique presents sur le bassin de la seine. Dans les precipitations, le pb resulte exclusivement de rejets anthropiques qui se partagent, de maniere equitable, entre des emissions provenant des carburants et des emissions d'origine industrielle. Ces precipitations transferent ce pb atmospherique, ainsi qu'un certain nombre de metaux lourds, vers la seine, ou ces apports anthropiques perturbent le cycle geochimique naturel des metaux. Cette contamination s'effectue principalement au sein de l'agglomeration parisienne, ou la couverture des sols empechent la mise en place des processus de stockages identifies sur la partie amont du bassin. Ces apports anthropiques representent plus des trois-quart du transport elementaire annuel effectue par la seine. Les matieres en suspension assurent le transport de la quasi totalite du pb de la riviere, grace notamment a des processus d'adsorption. Ceux-ci regulent ainsi les teneurs de pb en phase aqueuse, qui evoluent alors avec le regime hydrologique du fleuve et l'intensite de l'alteration mecanique du bassin versant. Apres correction des apports atmospheriques et anthropiques, les taux d'erosion chimique des lithologies silicatees du bassin de la seine ont ete obtenus. Ils sont identiques a ceux des grands fleuves mondiaux de plaines (congo, amazone, changjiang), ce qui implique qu'a la surface du globe, l'alteration de la croute continentale depend preferentiellement du relief plutot que du climat.