Abstract FR:

Le site de l'Abri Pataud (Dordogne) est connu par sa séquence stratigraphique qui constitue une référence pour l'étude du paléolithique supérieur en France. Elle débute par les cultures aurignaciennes, et se poursuit par les cultures gravettienne, noaillienne et protomagdalenienne. Cette étude porte sur l'assemblage osseux provenant des niveaux aurignaciens (9 couches : 14 à 6 alternant avec des éboulis stériles, de point de vue culturel) et des niveaux inférieurs du gravettien (8 niveaux de X à T4), en vue de comprendre le climat qui régnait à l'époque et de retrouver les comportements de l'homme. Cette étude consiste en trois approches : paléoécologie, taphonomique, et palethnographique. Nous avons remarqué une variation dans la composition des associations fauniques. Le renne est dominant dans les niveaux de la base et du sommet de l'aurignacien ainsi qu'à la base du gravettien. Le cheval apparait dans les niveaux 12 et 11 ; le cerf et le sanglier se développent avec quelque boviné dans les niveaux 8 et 7. Ces associations montrent un gradient ascendant de température et d'humidité de la base aux niveaux moyen, correspondant, probablement, à l'interstade Arcy. Ce gradient s'inverse à partir du sommet de l'aurignacien et la base du gravettien. La conservation très bonne du matériel osseux est sous le contrôle de deux principaux facteurs : alternance de gel/dégel et action anthropique, ce dernier facteur étant prépondérant. Par la détermination des âges des individus et des saisons d'abattage, nous avons démontré que la proximité de la Vézère, les variations du paysage et du climat ont été des facteurs conditionnant les activités de l'homme. Pour les aurignaciens, la chasse se pratiquait à différentes saisons, mais de façon plus intense pendant les périodes (automne et printemps) de migrations des rennes. La succession des différentes occupations indiquent des mouvements saisonniers de types radial, ou l'Abri Pataud constituait un site focal qui servait de refuge indépendamment des saisons