Abstract FR:

L'étude des microfaciès sédimentaire, pédologique et archéologique dans les remplissages de grottes à travers l'analyse micromorphologique permet de distinguer les différents processus de mise en place, de transformation ainsi que leur chronologie relative. Dans les sites d’Orgnac iii (Ardèche) et de Lazaret à Nice (Alpes-Maritimes) dans le sud de la France, dates respectivement du pléistocène moyen-moyen et du pléistocène moyen-supérieur, les figures sédimentaires (litage et décantation) montrent la mise en place du matériel détritique est liée au colluvionnement de masses d'argiles, au ruissellement modéré et au phase de stagnation (argiles varvées). L'impact biologique est responsable de l'intégration des fragments de charbons et de l'homogénéisation de certains niveaux archéologiques. Les dépôts carbonates montrent des facies d'altération (golfes et pellicule d'altération) et des facies de calcitisation (nodules et lits d'encroutements) en relation avec les circulations post-sédimentaires attestant d'une évolution interne (dissolution proche de l'entrée de la grotte et dépôt au milieu de la grotte du lazaret). Ces carbonatations sont postérieures a l'occupation du site (exemple la couche xxii et les lits encroutes au milieu de la couche xx du puits). En corrélation avec les données paléontologiques de ces mêmes niveaux (spécialement l'ensemble stratigraphique ciii du lazaret) il est possible que ces carbonatations sont liées à l'alternance des phases humides et arides. Les structures cryogéniques spécifiques comme les grezes, les dépôts de coiffes (lite et granoclasse) et les agrégats (arrondis et aplatis) montrent que d'une part les conditions climatiques froides affectent les dépôts a l'intérieur des grottes et d'autre part ces conditions sont postérieures a l'activité humaines (agrégats avec des fragments de charbons). L'impact anthropique est atteste par la présence d'ossements fractures dont une partie est liée a la carbonatation, par des fragments de charbons fractures et redistribues par l'activité biologique ou le ruissellement et par les dépôts phosphates (coprolites). L'état de conservation des dépôts anthropiques en fonction des conditions naturels, ces niveaux sont classes en structures primaire, secondaire et tertiaire. Cette étude montre que les dépôts dans les grottes résultent de divers processus dont la hiérarchisation est possible par la micromorphologie du sol, la détermination des structures spécifiques entre la relation avec la présence des hommes préhistoriques et les variations climatiques