Abstract FR:

L’étude des terrasses du gave de Pau est envisagée dans ce travail comme l'un des moyens de comprendre la dynamique pédologique du piémont occidental nord-pyrénéen au cours du plio-quaternaire. En effet, cette région comporte une succession de formations qui enregistrent les différentes périodes de pédogenèse et témoignent sur les environnements climatiques qui se sont succède et qui ont concouru à leur morphogenèse. Trois facteurs nous paraissent importants dans le développement de ces phénomènes : la roche-mère, la durée et le climat, auxquels nous ajoutons un élément majeur : l'eau. Dans les formations les plus récentes qui sont caractérisées par des interglaciaires de courte durée, il n'y a pas d'évolution autre que celle associée au réseau hydrographique (saligue), d'ou une faible action érosive. Par contre, dans les formations du quaternaire ancien et du pliocène, on observe le maximum de différenciation des sols. Ceci se traduit par une profonde dissolution des quartzs et une rubéfaction cumulative des quartzites. Nous assistons au même temps a une différenciation importante entre les horizons et l'apparition des processus pedogenetiques nouveaux, qui se manifestent surtout dans les parties supérieures des profils (polycyclisme, rubéfaction, concrétions). Les eaux issues des différentes formations sont hydrogénocarbonatées calciques. Leur minéralisation semble s'effectuer principalement a partir des carbonates (saligue et molasses), ophites, granites (wurm, riss et mindel) et hco##3. Les teneurs en certains autres éléments sont parfois plus élevées que celles de la saligue (celle-ci a été choisie comme invariant de mesure). Ce phénomène est lie a l'action anthropique. Nous avons quantifie l'altération pour la période plio-quaternaire et le calcul nous a donne une valeur de 80t/m#2. Nous avons aussi remarque que l'essentiel de cette altération s'est produit au cours de l'interglaciaire gunz-donau (35t/m#2) et donau-biber (40t/m#2), alors que les autres interglaciaires (tous confondus) n'ont altère que 5t/m#2. Nous avons conclu a des températures faibles a moyennes de l'ordre de celles de l'actuel (12,7c). Nous avons aussi considéré une pluviométrie moyenne de l'ordre de 1200 mm/an. Cette valeur est certainement sous estimée, mais cela ne tient pas compte des alternances. Le net développement de la pédogenèse pendant les phases interglaciaires confirme ce fait et la relative humidité du climat. Les systèmes très hydrolysants du quaternaire ancien et du pliocène seraient plutôt dus a la longueur de la durée des interglaciaires (600 000 ans) qu'aux caractéristiques du climat lui même.