Dynamique du remplissage du bassin Stéphanien des Cévennes : structuration et mise en cause des charriages
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Le bassin houiller des Cévennes a fait l'objet de nombreuses études stratigraphiques dont les travaux de E. Dumas (1846), C. Grand'Eury (1890), P. Bertrand (1920) et H. Gras (1970) marquent les étapes les plus importantes. Parallèlement ont été proposées des interprétations tectoniques au fur et à mesure de l'avance des exploitations et des sondages mais aussi en fonction du développement des idées sur les charriages. C’est ainsi que les travaux de M. Bertrand (1900) ont très profondément marqué la représentation de la structure du bassin et ont été, à l'exception de J. B. Marsault (1914), très largement suivis par les auteurs postérieurs (G. Livet, 1943; C. Monomakhoff, 1959). H. Gras (1970) a disposé de toutes les informations disponibles à son époque (en particulier les grands sondages carottés réalisés dans le bassin) et son mémoire synthétisant les données stratigraphiques et tectoniques a été considéré comme un document de référence sur le bassin. Sa représentation de la géométrie des séries en unités charriées reposait sur une échelle biostratigraphique subdivisée en 7 zones, systématisées par lui à partir des données de P. Bertrand (1918). C’est ainsi que les surfaces de chevauchement et les « lambeaux de poussée » étaient le plus souvent déduits de superpositions anormales de flores. Son travail a été admis par tous et généralement repris sans discussion dans les études régionales ou sédimentologiques ultérieures (F. Arthaud et al. , 1977; I. Frère, 1984; A. E. Prost et al. , 1989). La répartition des unités stratigraphiques y était basée sur des ensembles macrofloristiques. Les études récentes associant paléobotanistes et sédimentologues (L. Courel et al. , 1983) ont pourtant largement montré que la répartition des populations végétales dans les bassins limniques était essentiellement contrôlée par l'enchainement des paléoenvironnements qui relèvent des paramètres morphostructuraux, ce qui rend difficile leur utilisation dans un vaste bassin qui s'ouvre et s'étend progressivement (I. Frère, 1984), ce qui crée des migrations permanentes des systèmes sédimentaires. À la jonction des deux accidents majeurs qui sont la faille des Cévennes et celle de Villefort, le bassin des Cévennes apparait comme un grand réceptacle comblé par des matériaux progradant depuis les bordures. Les domaines de sédimentation maximum ont migré de l'E vers l'W au gré de la migration des zones de subsidence maximum et de la fracturation précoce. Ainsi 5 domaines de sédimentation correspondant à 5 compartiments ayant valeur de dépôt-centres en partie indépendants ont été individualises. Les résultats montrent clairement que la complexité des plis affectant le bassin est induite par l'hétérogénéité du matériau et que ceux-ci se situent à l'aplomb d'accidents précoces actifs au cours du remplissage du bassin.