Evaluation d'une prise illicite de cortisone et d'hydrocortisone chez le sportif : intérêt de la détermination du rapport tétrahydrocortisol/tétrahydro-11-desoxycortisol urinaire et des appauvrissements en atome de carbone 13 des produits d'oxydation des métabolites urinaires
Institution:
Paris 6Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
Comme pour beaucoup d’hormones la quantification de l’hydrocortisone et de la cortisone dans l’urine par les méthodes conventionnelles (GC/MS, RIA, LC//MS) n’est pas adaptée à la suspicion ou à la confirmation du dopage. Pour y circonvenir nous avons mené une étude de population (constituée d’hommes et femmes d’origine caucasienne) basée sur la détermination par GC/MS des rapports des concentrations du cortisol sur le THS (F/THS), et du THF sur le THS (THF/THS) dans l’urine. Le THS est le métabolite du précurseur du cortisol, donc, il ne peut être affecté par une prise de glucocorticoïdes naturels. Il est naturellement présent dans toutes les urines. L’étude de population a montré que les rapports d’excrétions F/THS et THF/THS sont liés au sexe. Les moyennes des rapports F/THS et THF/THS sont de 0. 87 et 10. 02 respectivement pour la femme et de 0. 79 et 13. 46 respectivement pour l’homme. Des études d’excrétions ont confirmés qu’une administration d’hydrocortisone et ou de cortisone augmente ces rapports, avec une fenêtre de détection acceptable. Nous avons donc proposé des seuils de suspicions pour les rapports F/THS et THF/THS correspondant à une moyenne plus 2 fois l’écart-type (). Ces seuils ont été obtenus à partir des rapports urinaires de la population homme pour le rapport F/THS et de la population femme pour le rapport THF/THS, et ce afin d’être le plus discriminant possible. Ainsi les seuils de suspicions proposés sont 2. 5 et 28 pour le rapport F/THS et THF/THS respectivement. Cependant, cette méthode d’analyse ne garantit pas la distinction des cas où le rapport F/THS (ou THF/THS) est naturellement élevé de ceux occasionnés par le dopage au cortisol. Pour apporter cette garantie le LNDD utilise une méthode IRMS permettant de distinguer les métabolites du cortisol bio synthétisé par l’athlète de ceux issus de l’hydrocortisone et de la cortisone utilisé comme agent dopant. L’analyse isotopique a été appliquée aux dérivés acétylés des métabolites urinaires mineurs du cortisol et de la cortisone, en utilisant les métabolites urinaires majeurs de la testostérone comme composés endogènes de référence. Cette application constitue une approche inverse de celle utilisée pour une prise de testostérone ou de l’un de ses précurseurs. Elle a l’inconvénient de nécessiter une prise d’essai plus importante mais de rattacher les données isotopiques à un critère de positivité reconnu correspondant à une déplétion isotopique unique de 3‰. L’analyse isotopique a été également appliquée aux métabolites oxydés du cortisol et de la cortisone comme produits cibles et aux métabolites majeurs oxydés de la testostérone comme composés internes de référence. Cette approche qui a l’avantage de nécessiter une prise d’essai urinaire moins importante que la précédente a montré que quelque soit le composé cible et le composé interne de référence, les moyennes des déplétions isotopiques ± 3SD étaient toujours inférieures à 3‰ et que cette valeur critique était toujours dépassé après traitement à l’hydrocortisone ou à la cortisone, rendant ainsi ce critère de positivité (δ 3‰) pertinent et universel. Toutefois l’analyse IRMS après oxydation directe des métabolites du cortisol et de la cortisone, telle qu’elle a été pratiquée pose un problème de spécificité puisqu’elle recrute également les métabolites de la desoxycorticostérone, un produit qui n’est actuellement pas recherché en matière de contrôle anti-dopage. Dans ces conditions une variante de la méthode utilisée qui consisterait en une séparation préalable des métabolites du cortisol et de la cortisone suivie d’une oxydation et d’une analyse subséquente des produits oxydés constituerait la méthode de confirmation idéale.