Étude chimique des substances contenues dans une collection exceptionnelle de poteries provenant de Deir el-Médineh (Egypte) : une population et ses produits
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StrasbourgDisciplines:
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Abstract EN:
In the present study, the molecular and isotopic composition of twenty three never analyzed archaeological organic samples, were investigated by chromatographic and mass spectrometric techniques. Samples came from an Egyptian necropolis, near the village of Deir el-Medina, dating from the XVIIIth dynasty and more precisely from the reign of Thoutmosis III (approximately 1500 B. C. ). The many features of the necropolis, in particular the amazing number of closed and still full containers keep the mystery about the origin and function of the population. The molecular and isotopic study of these samples, allowed us to establish the presence of highly degraded fatty substances. We identified drying or semi-drying plant oils and animal fats, pure or in association with a completely degraded vegetal substance, characterized by the only presence of residual cuticular waxes. In addition to this family composed of fatty substances, three other samples with presence of carbohydrates were detected. These particular potteries were probably used as symbolic food offerings. The potteries probably contain unguents, maybe perfumed, used as remedies or cosmetics. For their preparation, ancient practices of maceration and enfleurage, in which fatty material such as animal fat or plant oil were used to extract aromatic and fragrant substances from flowers, leaves, resins, etc.
Abstract FR:
Ces travaux concernent la caractérisation moléculaire et isotopique de vingt trois échantillons organiques archéologiques, qui n’ont jamais été analysés. Ils proviennent d’une nécropole égyptienne située à proximité du village de Deir el-Médineh, datée de la XVIIIème dynastie et plus précisément du règne de Thoutmosis III (soit 1500 av. J. C). Les nombreuses spécificités de cette nécropole et tout particulièrement le nombre exceptionnel de poteries dont la plupart étaient toujours pleines, ont maintenu le mystère autour de la nature et de la fonction des gens qui l’occupaient. L’étude moléculaire et isotopique de ces échantillons, menée au moyen de techniques chromatographiques et de spectrométrie de masse, nous a permis d’établir la présence de corps gras très dégradés. Des huiles végétales siccatives ou semi-siccatives et des graisses animales, seules ou en mélange avec une substance végétale dont seules les cires cuticulaires ont survécu aux phénomènes d’altération, ont pu être identifiées. En plus de cette famille à base de corps gras, trois échantillons caractérisés par la présence de sucres ont été détectés. L’hypothèse d’offrande alimentaire semble être la plus probable pour ces cas particuliers. Dans le cas des échantillons caractérisés par la présence de corps gras, la piste des onguents, probablement parfumés, utilisés comme remède ou cosmétique a été proposée. Ils auraient pu être fabriqués selon des pratiques anciennes d’enfleurage et de macération Le principe de ces techniques est d’extraire par l’intermédiaire du corps gras, les substances parfumées issues de fleurs, de feuilles, de résines, etc.