Mécanismes comportementaux des invasions biologiques : flexibilité et facilitation sociale chez l'étourneau sansonnet, sturnus vulgaris
Institution:
Rennes 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Biological invasions occur when a species colonizes new habitats not occupied before, thus when it increases its geographic distribution. In social species like European starling this process requires individuals being able to leave their original population and to form new social groups and perennial populations in the novel habitats. Individuals should also be able to reduce their emotional levels when confronted to social and physical novel environments. We hypothesized that individuals from populations more recently settled in an area would be more attracted by social informative stimuli. We tested this hypothesis with decoys and chorus playbacks on the field and compared the behavioural response of individuals from populations with different colonization histories. We also tested in laboratory their emotional reactions when confronted with social isolation, novel environments and unfamiliar objects and food. Dispersal in new habitats, approaching unfamiliar objects and tasting new food seem to be the result of the combination of innovations by the less neophobic individuals and social facilitation or habituation in more emotive ones. These mechanisms may facilitate invasions in this species.
Abstract FR:
On parle d’invasion biologique lorsqu’une espèce accroît son aire de répartition et qu’elle occupe des habitats non colonisés auparavant. Chez les espèces sociales comme l’Etourneau, ce processus implique que les animaux puissent quitter leur population d'origine, puis par la suite former de nouveaux groupes sociaux et des populations pérennes. Ce même processus implique que les individus puissent abaisser leur émotivité face aux environnements physiques et sociaux nouveaux. Nous avons émis l’hypothèse d’après laquelle les individus de populations plus récemment installées dans leur habitat seraient les plus réceptifs à des stimuli sociaux apportant des informations sur celui-ci. Nous avons testé cette hypothèse sur le terrain en comparant la réponse d’individus de populations dans des étapes de colonisation différentes à des leurres empaillés et à la repasses d’un chorus. Nous avons également testé en laboratoire si les individus de ces mêmes populations présentaient des différences d’émotivité face à l’isolement social, à des environnements, des aliments et des objets nouveaux. Il en ressort que les individus des fronts de propagation ou des villes réagissent d’avantage aux stimuli sociaux puis que dans l’ensemble des populations testées il existe une proportion d’individus peu émotifs face à la nouveauté. La dispersion dans des habitats nouveaux, l’approche d’objets inconnus et l’intégration de nouveaux items au régime alimentaire apparaît comme pouvant être la combinaison d’innovations par les individus les moins néophobes, puis la facilitation sociale et/ou l’habituation des autres. Ces mécanismes semblent agir comme facilitateurs des invasions chez cette espèce.