Dynamique passée et future de la végétation au Liban depuis la fin du Pléistocène (c. 15000 cal. BP)
Institution:
Montpellier 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The vegetation dynamics in Lebanon has been studied in order to : 1) understand the influence of climate change since the end of the Pleistocene on the ecosystems 2) understand the human impact on the vegetation 3) evaluate the influence of futur climate change on Cedrus libani. Results show that the global climate change affected the vegetation similarly in the Eastern Mediterra- nean region. Vegetation dynamics in Lebanon shows similar patterns with forest development during the Bølling/Allerød and the Holocene whereas during the Younger Dryas, Chenopodiaceae and Artemisia steppe expanded. Man had an impact on vegetation through deforestation that is recorded with palynological and archaeological data since the beginning of the Holocene (c. 8000 cal. BP) over Mount Lebanon. Pastoralism began at c. 3200 cal. BP in the Bekaa valley while the beginning of the deforestation of the Anti-Lebanon Mountain occurs during the Roman period (c. 2000 cal. BP). These results are similar to those of the Eastern Mediterranean region where the human impact was recorded earlier in Israel, Lebanon and Syria than in Turkey. Besides, futur climate change is expected to affect even more strongly the ecosystems in Lebanon. In order to understand how these changes will occur, a dynamic vegetation model (CARAIB model) was used to predict futur distribution of Cedrus libani in Lebanon using three differents climate scenarios (A1, A1B and A2). The simulations show that Cedrus libani will regress but its preservation is envisageable. Some current forests could be potentially preserved but the migration of Cedrus libani on more elevated areas will be necessary. Considering the rate of climate change predicted, a reafforestation of Cedrus libani in potential zones for its development is proposed to preserve efficienlty this species
Abstract FR:
Cette étude paléoenvironnementale a été effectuée dans le but de : 1) comprendre la dynamique de la végétation en réponse aux changements climatiques depuis la fin de la dernière période glaciaire 2) mettre en évidence l'influence de l'Homme sur la végétation 3) évaluer l'influence des changements climatiques futurs sur Cedrus libani. La dynamique de la végétation au Liban suit le schéma observé en Méditerranée Orientale. En effet, une expansion des forêts de chênes décidus et de cèdres est enregistrée pendant le Bølling/Allerød et l'Holocène alors que pendant le Dryas récent des steppes à Chenopodiaceae et Artemisia se développent. Une phase de déforestation sur le Mont Liban, mise en évidence grâce aux données palynologiques et archéologiques, montre que l'Homme a eu une influence importante sur la végétation au Liban depuis le début de l'Holocène (c. 8000 cal. BP). Le pastoralisme semble s'être développé aux alentours de c. 3200 cal. BP dans la plaine de la Bekaa alors que le début de la déforestation de l'Anti-Liban n'est enregistré que depuis la période Romaine (c. 2000 cal. BP). Ces résultats sont en accord avec les résultats en Méditerranée Orientale où l'impact de l'Homme semble s'être développé beaucoup plus tôt en Israël, au Liban et en Syrie qu'en Turquie. Ces premiers résultats ont permis de montrer que la végétation au Liban est très affectée par les changements climatiques et par l'impact de l'Homme et qu'elle sera probablement affectée par les changements climatiques futurs. Afin de comprendre comment ces changements climatiques affecteront la végétation, l'utilisation d'un modèle dynamique de végétation (le modèle CARAIB) a permis de simuler la distribution des forêts de Cedrus libani au Liban selon 3 scénarios climatiques (B1, A1B et A2). Ces simulations montrent que l'aire de distribution du cèdre sera plus restreinte pour tous les scénarios considérés. Malgré le fait que certaines forêts pourront être conservées jusqu'aux années 2100, une migration du cèdre sera nécessaire dans des zones à altitudes plus élevées. Cependant, aux vues des vitesses de changement climatique prédites, et des vitesses de migration nécessaires, une transplantation des populations de Cedrus libani dans des zones adaptées paraît nécessaire