Incendies, dynamique et structure des communautés forestières subalpines à pin cembro (Pinus cembra L. ) dans les Alpes
Institution:
Montpellier 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the Alps, the climate change may lead to a decrease in precipitations and an increase in disturbance frequency during the next decades. However, fire is rare in these mountains and subalpine forests are particularly sensitive to disturbances. The aim of this thesis is to study the mechanisms of fire and fire frequency on the structure and the dynamics of these forests. First, the paleoecological of two lakes of the Maurienne valley (France), has shown the occurrence of asynchronous high fire frequencies in the valley during the Holocene, but having triggered similar vegetation dynamics. Those trajectories are characterized by the opening of cembra pine forests, favourable to maples and/or alders. These fires, mainly surface fires, seem to never have endangered the cembra pine population, except during a high frequency period. Second, the comparative study of a stand burned 3 times during the past 180 years with a not burned stand, in a mixed subalpine forest of the Maurienne valley, reveals that those fires have lead to an increase in tree density, and that regeneration is more important in the burned stand. Nevertheless, grazing would have been the main factor controlling the vegetation structure, and the abandonment of farming in the 1950's would have induced the present cembra pine regeneration at the expense of larch. Consequently, only an increase in fire frequency or a reactivation of grazing in the next decades seem to be able to limit the transformation of mixed subalpine forests in pure cembra pine forests
Abstract FR:
Dans les Alpes, le changement climatique devrait avoir pour conséquences une baisse des précipitations et une augmentation de la fréquence des perturbations dans les décennies à venir. Or, le feu y est actuellement rare et les forêts subalpines sont particulièrement sensibles aux perturbations. L'objectif de cette thèse est de mieux comprendre les mécanismes d'action du feu et de sa fréquence sur la structure et la dynamique de ces forêts. Dans un premier temps, l'étude paléoécologique de deux lacs de la vallée de la Maurienne (France), a montré l'existence de phases de haute fréquence de feux asynchrones dans la vallée pendant l'Holocène, mais ayant entraîné des dynamiques de végétation similaires. Celles-ci se caractérisent par une ouverture des forêts de pin cembro au profit d'érables et/ou d'aulnes blancs. Ces feux, majoritairement de surface, semblent n'avoir jamais été en mesure de réduire considérablement la population de pin cembro, excepté lors d'une phase à très haute fréquence. Dans un deuxième temps, l'étude comparative d'une parcelle de forêt subalpine ayant brûlée 3 fois lors des 180 dernières années avec une autre n'ayant pas brûlé, révèle que ces feux ont entraîné une augmentation de la densité d'arbres, et que la régénération est plus forte en zone brûlée. Néanmoins, le pâturage aurait été le facteur principal contrôlant la structure de la végétation, et l'abandon des pratiques agricoles dans les années 1950 serait à l'origine d'une régénération du pin cembro aux dépens du mélèze d'Europe. Ainsi, seule une forte augmentation de la fréquence de feu ou un retour au pastoralisme dans les décennies à venir semblent pouvoir limiter la transformation des forêts subalpines mixtes vers des forêts dominées par le pin cembro