L’investissement paternel chez l’Homme : une approche évolutive
Institution:
Montpellier 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Human paternal investment is highly variable between populations, but also between individuals. This variability is partly explained by socio-ecological factors, such as paternity uncertainty or the reproductive system. Due to kin selection, the level of paternal investment is expected to be lower when paternity uncertainty is higher. Our research has shown that fathers use paternity cues to adjust their investment in paternal care. Using a cross-cultural approach, the link between phenotypic resemblance to the father (as perceived by the father, the mother or external judges) and the level of paternal investment has been quantified. The results indicate that paternity uncertainty has constituted a selective pressure favoring the use of paternity cues by men, as well as a manipulation by women of men's perception. Moreover, several phenotypic traits are possibly used for paternity assessment (i. E. Faces, odors). Besides, the link between the degree of paternal investment and the child's physical condition has been assessed, and the results suggest that the expression of a strong resemblance to the father is, through the gain of paternal investment, associated with fitness benefits for children. Finally, the evolution of a paternity cue in response to discriminative paternal investment has been modeled, including the proposed mechanism of genomic imprinting, and confronted to empirical data. Additionally, we showed that the expression of paternal investment depends on hormonal factors, and that the regulation of paternal investment through testosterone is a trait which is shared by different populations. All these results are discussed within the theoretical frameworks on the evolution of familial and social behaviors
Abstract FR:
L'investissement paternel est très variable entre les populations humaines mais aussi entre les individus. Cette variabilité est en partie expliquée par des facteurs socio-écologiques, comme l'incertitude de paternité ou le système de reproduction. En raison de la sélection de parentèle, on s'attend à ce que le niveau d'investissement paternel soit plus élevé lorsque l'incertitude est faible. Nos recherches ont montré que les pères utilisent en effet des indices de paternité pour ajuster leur investissement. A travers une étude interculturelle, le lien entre la ressemblance phénotypique au père (d'après le père lui-même, la mère, ou des personnes extérieures), et le niveau d'investissement paternel ont été quantifiés. Les résultats indiquent que l'incertitude de paternité a constitué une pression de sélection favorisant l'utilisation d'indices de paternité par les hommes ainsi qu'un comportement de manipulation de la perception des hommes par les femmes. De plus, il semble que plusieurs traits phénotypiques puissent être utilisés pour évaluer la paternité (visages et odeurs). Par ailleurs, le lien entre le degré d'investissement du père et le développement physique de l'enfant a été évalué, et les résultats suggèrent que l'expression d'une forte ressemblance au père, via l'obtention d'investissement paternel, est associée à des bénéfices pour la valeur sélective de l'enfant. Enfin, l'évolution d'un indice de paternité chez les enfants en réponse à la compétition pour l'investissement paternel a été modélisée, en incluant le mécanisme proposé d'empreinte génomique, et confrontée aux données. D'autre part, nous avons montré que le niveau d'expression de l'investissement paternel dépend de facteurs hormonaux, et que la régulation de l'investissement paternel par la testostérone est un trait commun à différents types de populations. L'ensemble de ces résultats est discuté dans le cadre des théories sur l'évolution des comportements familiaux et sociaux