thesis

Partage de l'espace et relations de voisinage dans une population continentale de Blaireaux européens (Meles meles)

Defense date:

Jan. 1, 2005

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Institution:

Montpellier 2

Authors:

Abstract EN:

This thesis focuses on social organisation and space-sharing of European badgers (Meles meles) in a low density population in north-eastern France, studied using radio-tracking. We first reviewed classical concepts and methods used to define space use and space-sharing. At the methodological level, we developed a specific index of activity overlap to analyse space-sharing, and we conducted a homing experiment to test whether badgers themselves are able to build up some representation of the spatial organisation of their neighbouring groups. Badger groups we studied can be characterised by a high level of tolerance, without apparent territoriality: group’s home ranges overlapped, feeding areas were shared between neighbours and we observed movements between groups. When translocated to the home range of a neighbouring group, badgers were able to return to their own sett, without moving beyond the home range of the neighbouring group. On the other hand, badgers translocated beyond the neighbouring groups’ home range were unable to find their way home, whatever the displacement distance. Badgers appeared to be able to build up some representation of the spatial organisation of the neighbouring groups’ home ranges, but the cognitive level involved could not be precisely defined, in particular because of a small sample of translocated animals. Moreover, this experiment showed that tolerance between badgers seemed to be limited to the close neighbouring groups. We finally discuss the evolution of sociality, advocating the hypothesis that, in Carnivores, the tolerance and the opportunism of spatial group living species could be the root for subsequent evolution towards specialised life styles, the solitary one and the social group life

Abstract FR:

Ce travail porte sur l’organisation sociale et le partage de l’espace chez le Blaireau européen (Meles meles), suivi par radio-tracking, dans une population en faible densité du nord-est de la France. Il débute par une revue des concepts et des méthodes employés pour définir l’utilisation et le partage de l’espace. L’analyse du partage de l’espace est basée sur un indice de recouvrement d’activité que nous avons développé spécifiquement pour cela. Une expérimentation de retour au gîte a été mise en place, afin de déterminer si les blaireaux sont capables de se représenter l’organisation spatiale des groupes qui les entourent. L’organisation des groupes de blaireaux étudiés ici est caractérisée par une grande tolérance, sans territorialité apparente : les domaines vitaux des groupes se recouvrent, les zones d’alimentation sont partagées et il existe des visites plus ou moins ponctuelles entre groupes. L’expérimentation de retour au gîte montre que les blaireaux sont capables de retrouver leur domaine vital lorsqu’ils sont relâchés dans le domaine vital d’un groupe voisin, sans sortir du domaine vital de ce groupe. Ils sont par contre incapables de retrouver leur propre domaine dès qu’ils sont délocalisés au-delà des domaines vitaux de leurs voisins directs, même à faible distance de leur domaine d’origine. D’après leurs capacités de retour, les blaireaux semblent avoir une certaine représentation des domaines vitaux des groupes qui les entourent, bien que nos résultats ne permettent pas de définir précisément le niveau de cette représentation. Par ailleurs, cette expérimentation a montré accessoirement que la tolérance entre blaireaux se limite aux voisins directs. Nous discutons l’évolution de la socialité, en proposant l’hypothèse que, chez les Carnivores, la tolérance et l’opportunisme, montrés par les espèces vivant en groupes spatiaux, ont pu mener vers deux modes de vie spécialisés, le mode de vie solitaire et la vie en sociétés complexes