Approche comparée, intégrée et spatialisée pour la gestion d'une ressource emblématique exploitée en Polynésie fraçaise et Nouvelle-Calédonie le cas du bénitier Tridacna maixima : le cas du bénitier (Tridacna maxima)
Institution:
Polynésie françaiseDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The giant clam (Tridacna maxima) is an emblematic species found from the Central Pacific to the Red Sea. The abundance and exploitation of this species, however, can vary following several orders of magnitude along its distribution range depending on past fishing pressure and natural environment. The establishment of sound management plans for this species is a challenge both at ecological and economical purpose, and requires a clear understanding of population functioning for adiversity of natural and anthropogenic context. The aim of this thesis was to characterize and compare the functioning of T. maxima populations in three contrasted reef systems: in Tatakoto atoll (Tuamotu Archipelago, French Polynesia), in the high island of Tubuai (Austral Archipelago, French Polynesia), and in the South-West part of the Pacific Ocean, including New Caledonia and Vanuatu. In the New Caledonia and Vanuatu study area, low densities and low exploitation of T. maxima are encountered in a diversity of reef fragmentation state (i.e., continuous versus isolated reefs). These local specificities constraint the analyses toward a meta-population approach, for which connectivity between stocks is as important as stocks themselves for the population persistence. In this context, a gene flow model was coupled with a bio-physical model using maps of resource distribution. The model was validated by genetic data. The model evidenced the strong influence of habitat fragmentation and population size on connectivity. This suggests that the spatial distribution of resource would be relevant as first proxy for population connectivity characterization at regional scale when oceanic and lagoon currents cannot be properly modelled. In French Polynesia, densities of T. maxima are high and associated with high fishing pressure. The strong isolation of lagoons suggests closed populations. In this context, we used a population dynamic model to assess the extent by which life traits at individual scale (growth, mortality and reproduction) and fishing pressure may affect the dynamic at population scale (e.g., density, size distribution). The analyses were performed for too lagoons of contrasted configurations: the semi-closed atoll of Tatakoto and the high island of Tubuai. We highlighted contrasted population dynamics of giant clams between the two sites, partly because of lagoon enclosure, which also influence the effectiveness of management planning simulations. Finally, we discuss this research in the context of seascape ecology, evolution and conservation biology and discuss the implications for management. This work should lead to promising perspectives for future research applied to the management of tropical islands marine resources.
Abstract FR:
Le bénitier (Tridacna maxima) est une ressource emblématique qui peut être trouvée du Pacifique Central jusqu’en Mer Rouge. Son abondance et l’intensité de son exploitation peuvent toutefois varier de plusieurs ordres de grandeur le long de son aire de répartition, selon la pression historique de pêche et les spécificités locales de l’environnement naturel. Dans cette diversité de contextes, comprendre le fonctionnement des populations pour établir des recommandations de gestion raisonnées est un enjeu aussi bien écologique qu’économique. Le travail de thèse consiste à caractériser et comparer le fonctionnement des populations de T. maxima au niveau de trois systèmes récifaux contrastés : l’atoll de Tatakoto (Archipel des Tuamotu) et l’île haute de Tubuai (Australes) en Polynésie française, et la partie Sud-Ouest du Pacifique regroupant la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu. Dans la région de la Nouvelle-Calédonie et du Vanuatu, les densités de T. maxima sont faibles, peu exploitées, et les récifs présentent une diversité d’états de fragmentation (i.e., récifs continus versus isolés). Dans ce contexte, l’analyse est contrainte vers une approche de type méta-populationnelle. Un modèle de diffusion allélique a été couplé à un modèle bio-physique et utilisant des cartes de distribution de la ressource, a été validé par des données génétiques. Il a mis en évidence une influence forte de l’état de fragmentation des habitats et de la taille des populations sur leur connectivité, et suggère que la distribution spatiale de la ressource pourrait servir de premier proxy à la connaissance de la connectivité des populations lorsqu’une modélisation précise des courants océaniques et lagonaires n’est pas disponible. En Polynésie française, les densités de T. maxima sont bien plus élevées pour certains sites, son exploitation est plus intensive, et l’isolement des lagons suggère des populations essentiellement fermées. En conséquence, un modèle halieutique a été développé afin d'évaluer dans quelle mesure les traits de vie (croissance, mortalité, et reproduction) à l'échelle de l’individu ainsi que la pêche orientent la dynamique à l’échelle populationnelle (e.g. densités, structures de tailles). La comparaison des résultats relatifs à Tatakoto et à Tubuai suggèrent un rôle du type de récif (atoll versus île) dans la dynamique des populations, qui influence également l’efficacité des mesures de gestion. Enfin, nous avons replacé ces travaux dans un contexte plus large d’écologie paysagère, évolutive, et de biologie de la conservation et discuté de leurs implications en termes de gestion. Ces pistes de réflexions fournissent des perspectives prometteuses pour la recherche fondamentale et appliquée à la gestion des ressources insulaires tropicales.