Rôle d'une boucle autocrine dépendante des VEGFs dans la physiopathologie des leucémies aiguës lymphoblastiques de l'enfant
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La sécrétion de MMP-2 et de MMP-9 par les cellules de cancers solides est depuis longtemps reconnue comme un marqueur de mauvais pronostic et comme un signe ostentatoire de leurs capacités métastatiques. Ce travail regroupe des études dédiées aux mécanismes moins bien connus responsables de l'invasivité des cellules leucémiques. Nous montrons que la sécrétion basale et stimulée de MMP-2 et de MMP-9 par les cellules LAL pré-B provenant de la moelle osseuse (MO) et du sang périphérique (SP) est dépendante du calcium intracellulaire et extracellulaire mobilisée par les canaux calciques dépendant du voltage de type «L». La sécrétion basale de la MMP-9 est plus fréquemment observée que celle de la MMP-2 dans les deux prélèvements cellulaires. Les cytokines, choisies pour leur importance dans la stabilité du microenvironnement de la MO, telles que le SDF-1, le GM-CSF, le bFGF et le VEGF-A, exercent (excepté le SDF-1) des effets stimulateurs différents sur l'activité enzymatique de la MMP-2 et de la MMP-9. La sécrétion de la MMP-9 est contrôlée par les kinases PI-3K et MEK1 et celle de la MMP-2 dépendrait de voies de transduction différentes. Le GM-CSF semble activer des ATPases membranaires de type MDR (multidrug resistance proteins) connues pour leurs capacité d'élimination des xénobiotiques du cytosol. Ensuite, nous démontrons que les VEGFs exercent leurs effets sécrétoires de manière autocrine. Ainsi, les cellules LAL sont capables d'exprimer plusieurs VEGFs et leurs récepteurs spécifiques. Le VEGF-B est le ligand exprimé chez tous les patients. Les ARNm des VEGF-A 121, 165 et 206 sont transcrits par la plupart des cellules provenant de la MO. Le VEGF-C n'est observé que dans 2 prélèvements seulement tandis que le VEGF-D est totalement absent. Certaines cellules peuvent également exprimer les deux récepteurs VEGFR-1 (88%) et VEGFR-3 (76%) alors qu'un plus faible nombre exprime le VEGFR-2 (12%). Le rapport entre l'activité stimulée par le VEGF-A 165 exogène et l'activité basale indiquent que l'amplitude de la réponse induite est inversement proportionnelle au niveau basal. Ceci démontre que les VEGFs endogènes sont capables de stimuler l'activité de la MMP-9 et suggère que la libération basale ne serait pas constitutive mais induite par une boucle autocrine dépendante des VEGFs. Néanmoins, nous n'avons pas réussi à démontrer que l'inactivation de la boucle réduit les taux de libération basale des enzymes et à déterminer des rôles respectifs pour chaque ligand et récepteur. Pour le démontrer nous avons utilisé trois stratégies: i) l'inhibition de l'activité tyrosine kinase des VEGFRs, ii) la neutralisation des récepteurs ou des ligands et iii) l'interférence à ARN. Malheureusement, les résultats obtenus n'ont pas permis de conclure sur le rôle précis de chaque récepteur mais indiquent que l'interférence à ARN semble représenter la stratégie la plus prometteuse. La comparaison de ces données expérimentales avec 4 critères cliniques révèle des corrélations intéressantes. L'activité basale de la MMP-9 est significativement plus importante pour les cellules des patients qui ont un syndrome tumoral. L'activité de la MMP2, si rarement détectée, est corrélée avec un échec du traitement. La présence de VEGF-A 121 est associée à une bonne réponse au traitement confirmant son rôle d'agoniste partiel. L'expression concomitante du VEGFR-1 et du VEGFR-3 est corrélée avec un taux d'hémoglobine supérieure à 8 g/dI reflétant la rapidité de prolifération des cellules leucémiques au niveau de la MO. L'ensemble de ces résultats démontre que ce mécanisme autocrine est responsable de la sécrétion de la MMP-2 et de la MMP-9 conférant aux cellules leucémiques leur caractère physiopathologique. Des études complémentaires indiqueront si la neutralisation de ces cibles moléculaires pourrait trouver une application clinique dans la réduction de l'agressivité des cellules LAL.