Analyse de la réponse immunitaire innée de Drosophila melanogaster : Vers un déchiffrement des mécanismes de reconnaissance des infections
Institution:
Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008)Disciplines:
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Toute espèce vivante est confrontée à des microorganismes variés, pathogènes, opportunistes ou symbiotiques, d'où la nécessité d'un système de défense efficace. Un des phénomènes fondamentaux à la base de la réponse immunitaire est la capacité à reconnaître les molécules du non-soi infectieux et de les distinguer du soi inoffensif. Le système immunitaire inné est une forme de défense originelle qui a été sélectionnée au cours de l'évolution pour pouvoir détecter, contenir et détruire les agents pathogènes. Une théorie stipule que l'activation du système immunitaire inné est déclenchée par la reconnaissance de pathogènes grâce à des récepteurs moléculaires, les Pattern Recognition Receptors (PRRs). Ces récepteurs, codés par le génome et non soumis à des réarrangements somatiques, reconnaissent des motifs moléculaires conservés et portés par les microorganismes, les Pathogens Associated Molecular Patterns (PAMPs). Les PAMPs sont caractéristiques de larges classes de microorganismes et correspondent à des constituants essentiels, et donc peu modifiables, des microorganismes, malgré la pression des systèmes immunitaires. Sélectionnés au cours de l'évolution, les PRRs définissent un répertoire de reconnaissance qui constitue une mémoire immunitaire de l'espèce. La recherche et la caractérisation des PRRs représentent donc des enjeux majeurs pour la compréhension de la réponse immunitaire. Par la puissance de sa génétique, la drosophile constitue un modèle idéal pour aborder l'étude de l'immunité, du niveau moléculaire au niveau de l'organisme entier. Une facette importante de la défense contre les infections est la réponse humorale qui repose sur la sécrétion de peptides à activité antimicrobienne. La synthèse de ces peptides est induite par les infections et est régulée par deux voies de type NF-kB, les voies Toll et imd. La première est requise dans la lutte contre les infections fongiques et les infections par certaines souches de bactéries à Gram-positif tandis que la deuxième joue un rôle essentiel dans la défense contre les bactéries à Gram-négatif. Au cours de ma thèse, j'ai participé à la réalisation d'un crible génétique de " deuxième génération " et à la caractérisation de trois nouveaux PRRs :La Peptidoglycan Recognition Protein-LC (PGRP-LC) est un co-récepteur transmembranaire de la voie imd qui est impliqué dans la reconnaissance du peptidoglycane de type DAP, caractéristique des bactéries à Gram-négatif, mais aussi de l'acide lipoteichoique (LTA) des bacilles. La Gram Negative Binding Protein 1 (GNBP1) forme un complexe avec la PGRP-SA qui reconnaîtrait le peptidoglycane de type Lysine et/ou le LTA et activerait ensuite la voie Toll. La GNBP3 est un PRR impliqué dans la reconnaissance spécifique des PAMPs de champignon. Cependant, l'activation de la voie Toll en réponse à des infections par des champignons entomopathogènes ne repose pas uniquement sur la reconnaissance des PAMPs. Il semblerait que la drosophile ait sélectionné un système complémentaire de détection des facteurs de virulence fongiques qui dépend d'au moins une protéase de l'hôte : Perséphone. La drosophile utilise un répertoire relativement limité de PRRs. Les récepteurs identifiés jusqu'à présent appartiennent à deux familles : les PGRPs et les GNBPs. Ces protéines de reconnaissance constituent un répertoire de détection de motifs microbiens variés. L'étude des relations hôte-pathogène devrait permettre de mieux comprendre l'adaptation réciproque de chacun des protagonistes.