Rôle de la protéine C-MIP dans la physiopathologie moléculaire du syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes
Institution:
Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Minimal Change Nephrotic Syndrome (MCNS) with relapse is an acquired glomerular disease characterized by a heavy proteinuria without inflammatory lesions or cell infiltrations. The pathophysiology of this disease remains an enigma. We showed that c-mip (c-maf inducing protein) is up-regulated in both T cells and podocytes, during the active phase of MCNS. We generated c-mip transgenic mice using the nephrin promoter to restrict transgene expression to podocytes. C-mip transgenic mice developed morphological and biochemical alterations similar to MCNS disease. We showed that c-mip switches off the podocyte proximal signaling by preventing the interaction between Fyn and nephrin. We also showed that c-mip blocks NFκB and AP-1 signaling in T cells. C-mip interacts with the p65/p50/IκBα complex and inhibits IκBα degradation resulting in p65/p50 cytosolic sequestration. C-mip blocks phospho-ERK1/2 nuclear translocation via DAPK recruitment. Cytosolic phospho-ERK1/2 fails to activate AP-1 and consequently the transcription of its target genes. We are the first to describe the implication of a single protein, c-mip, in the regulation of the signaling pathways of both podocytes and T cells. C-mip functions as a negative regulator, the impacts of which on podocytes and T cells are different and might explain the bipolarity of the disease.
Abstract FR:
Le syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes (SNLGM) à rechutes est la forme la plus fréquente des néphropathies glomérulaires chez l’enfant. Il est considéré comme une pathologie dysimmunitaire dans laquelle des perturbations lymphocytaires T entraîneraient la sécrétion d’un facteur circulant dont l’interaction avec les podocytes causerait une désorganisation de la barrière de filtration et une protéinurie massive. Malgré de nombreuses études moléculaires et des avancées scientifiques indiscutables sur les formes génétiques, la pathogénie du SNLGM à rechutes reste une énigme. Nous avons trouvé que c-mip (c-maf induced protein) est surexprimée dans les lymphocytes ainsi que dans les podocytes et les tubules distaux de malades en poussée du SNLGM. Nous avons montré que les souris transgéniques qui surexpriment c-mip dans les podocytes présentent une protéinurie massive et reproduisent des lésions histologiques comparables à celles des patients atteints de SNLGM. Nous avons montré, in vitro, que la protéine c-mip interagit avec Fyn, inhibe son activation et rompt la liaison de Fyn avec la néphrine. La signalisation podocytaire de la néphrine est ainsi rompue entraînant une désorganisation du cytosquelette et une proteinurie massive. D’autre part, nous avons démontré que la surexpression de c-mip, in vitro dans les lymphocytes T, inhibe l’activation des voies NFκB et AP-1. La protéine c-mip immunoprécipite avec le complexe p50/p65/IκBα et empêche la dégradation de IκBα et par conséquent la libération du dimère NFκB et sa translocation nucléaire. La protéine c-mip bloque la translocation nucléaire de phospho-ERK1/2 via le recrutement de la DAPK ce qui empêche le facteur de transcription AP-1 d’activer ses gènes cibles. Nous avons démontré pour la première fois l’implication d’une même protéine au niveau de la signalisation des lymphocytes T et des podocytes, deux cellules clés touchées au cours du SNLGM. La protéine c-mip est dotée de fonctions répressives dont les conséquences fonctionnelles dans les lymphocytes T et les podocytes sont différentes et peuvent expliquer le phénotype bipolaire de la maladie.