Diversité génétique, prévalence et distribution géographique des lentivirus de chimpanzés et gorilles sauvages au Cameroun : implications pour l'origine de VIH-1
Institution:
Montpellier 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Chimpanzees and SIVsmm infecting sooty mangabeys, are considered to be the immediate source of HIV-1 and HIV-2 respectively. However, information about the prevalence, distribution and genetic diversity of SIVcpz in their primate hosts in the wild was very limited, and evidence for the existence of a virus reservoir was lacking. In this thesis, we aimed to identify and characterize SIVs circulating among great ape species in Cameroon and to identify the natural reservoirs of HIV-1. Using non-invasive sampling methods, we identified the West central African chimpanzees (Pan troglodytes troglodytes) as the natural reservoir of HIV type 1. We traced the origin of HIV-1 M (pandemic) and HIV-1 N (non-pandemic) to geographically isolated chimpanzee communities in southeast and south central Cameroon respectively. For the first time, we identified viruses closely related to HIV-1 group O, designated SIVgor, in wild Western lowland gorillas (Gorilla gorilla gorilla). Phylogenetic analyses, however, indicated that chimpanzees are likely to be the original reservoir of these gorilla viruses. In spite of the close relationship between the identified SIVgor strains and HIV-1 group O, they are still too divergent to represent the immediate precursor of this group of HIV-1. These data show that chimpanzees and also gorillas in Cameroon represent a potential source of human infection. The non-invasive survey of wild ape populations was therefore not only indispensable for identifying the primate origin of HIV-1, but also for ensuring that additional reservoirs of human immunodeficiency viruses are not missed. The V3 peptides of the newly identified SIVcpz and SIVgor strains will be of particular use to investigate whether additional SIVcpz and SIVgor transmissions to humans have occurred but have gone unrecognized
Abstract FR:
Les primates non-humains africains sont les hôtes naturels de nombreux virus de l'immunodéficience simienne (SIV), dont deux, SIVcpz et SIVsmm, infectant des chimpanzés et des mangabés enfumés, sont respectivement à l'origine de VIH-1 et VIH-2. Cependant, les données sur la prévalence, la dissémination et la diversité génétique de SIVcpz chez leurs hôtes en milieu naturel sont limitées et, de fait, n'ont pas permis la mise en évidence d'un réservoir de ces virus au sein des chimpanzés sauvages. Les objectifs de cette thèse sont d'identifier et de caractériser les SIV circulants chez les grands singes au Cameroun, ainsi que les réservoirs naturelles qui sont à l'origine de HIV-1. A l'aide d'une méthode de collecte non invasive, nous avons mis en évidence que les chimpanzés de la partie Ouest de l'Afrique Centrale (Pan troglodytes troglodytes) sont le réservoir naturel du VIH-1. Nous avons plus particulièrement identifié l'origine du VIH-1 M (pandémique) et VIH-1 N (non pandémique) dans différentes populations de chimpanzés géographiquement éloignés, respectivement dans la partie Est et la partie Centrale de Sud Cameroun. Pour la première fois, nous avons identifié des virus apparentés au VIH groupe O, designés SIVgor, chez les gorilles des plaines de l'ouest (Gorila gorilla gorilla). Cependant, les analyses phylogénétiques suggèrent que des chimpanzés représentent le réservoir initial des virus de gorilles. Malgré la parenté proche entre les souches SIVgor identifiés et VIH-1 O, ils restent encore trop divergents pour représenter le précurseur immédiat de ce groupe de VIH-1. Ces résultats montrent que non seulement les chimpanzés, mais aussi les gorilles représentent un réservoir de lentivirus de primates, connus pour pouvoir traverser les barrières d'espèce et engendrer une épidémie tel que le VIH/SIDA. De fait, l'étude des infections lentivirales dans les populations de grands singes sauvages n'est pas seulement indispensable pour identifier l'origine des VIH-1, mais permet également la mise au point d'outils diagnostiques pouvant d'une part détecter la présence de nouveaux SIV chez les chimpanzés et gorilles et d'autre part étudier si de nouvelles infections de SIVcpz ou SIVgor ont été transmises à l'Homme sans être détectés