Acide linoléique : ré-évaluation du besoin physiologique minimal et conséquences d’un excès chez le rat
Institution:
Rennes, Agrocampus OuestDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Concerns have been raised regarding the minimal linoleic acid (LA) intakes. LA is an essential precusor of n-6 polyunsaturated fatty acids (PUFA) and is required to support physiological functions. Minimal physiological values of LA requirement are currently discussed and outlined a methodological bias: the lack of the linolenic acid (ALA) in the LA deficiency diets used in the past. Therefore, recommendation of LA requirement in terms of « nutritional » diseases, such cardiovascular diseases would be needed. The first part of this work aimed at re-evaluating the minimal requirement of LA in presence of ALA in a rat model. An ALA dietary intake of 0. 5 % of the total energy intake (en%) prevented the stunted growth observed in animals fed without PUFA precursors. However, ALA was not sufficient to prevent tail scaliness induced by the LA deficiency. An LA dietary intake of 1 en% coupled to an ALA intake of 0. 5 en% was sufficient to prevent all of the physiological symptoms. But, a LA intake of 1. 5 en% reduced the biochemical deficiency marker. In conclusion, the minimal physiological requirement of LA in rat seems to range between 1 to 1. 5 en% when ALA is supplied at 0. 5 en%. The second part of this work aimed at describing the impact of LA excess upon lipid biochemistry and inflammation. Our results demonstrated that LA decreased ALA conversion into long chain derivatives, which prevent cognitive and cardiovascular diseases. In vivo study on inflammatory markers and utilizing endothelial human cell lines showed that an increase in LA promoted inflammation. This work investigated the LA requirement during a dietary intake and thus places the current LA intake recommendations as excessive. This new re-evaluation was necessary to update the nutritional recommendations. Nevertheless, other studies are required to unravel the LA debate.
Abstract FR:
Un débat est apparu concernant le besoin physiologique minimal en acide linoléique (LA). Précurseur essentiel des acides gras polyinsaturés n-6, LA est requis dans de nombreuses fonctions physiologiques. La valeur du besoin physiologique minimal en LA est actuellement remise en cause, par un biais méthodologique majeur : l’absence d’acide linolénique (ALA) dans les expérimentations historiques de carence en LA. De plus, la question de la surestimation des besoins en LA se pose également pour les pathologies « nutritionnelles » telles que les maladies cardiovasculaires. Le premier axe de ces travaux ré-évalue le besoin minimal en LA en présence d’ALA dans l’alimentation chez le rat. Un apport en ALA de 0,5 % de l’apport énergétique total (en%) permet d’éviter le retard de croissance observé chez les animaux totalement carencés. Les problèmes dermiques semblent spécifiques à la carence en LA. Un apport de 1 en% LA, avec 0,5 en% ALA est suffisant pour corriger les symptômes physiologiques étudiés. Mais, seul l’apport de 1,5 en% LA réduit le marqueur biochimique. Le besoin physiologique minimal en LA chez le rat semble se situer entre 1 et 1,5 en% en présence de 0,5 en% en ALA. Le second axe étudie l’impact d’un excès de LA à la fois sur le plan biochimique et inflammatoire. Nos résultats montrent que LA réduit la conversion de ALA en ses dérivés longues chaines, importants sur les plans cardiovasculaires et cognitifs. L’étude de marqueurs d’inflammation in vivo et sur cellules endothéliales humaines montre qu’une augmentation de LA active l’expression de ces derniers. Ce travail a permis de ré-évaluer le besoin en LA et de reconsidérer les apports actuels en LA comme potentiellement excessifs. Cette nouvelle évaluation était nécessaire pour contribuer aux futures politiques nutritionnelles. Toutefois, de nouvelles données sont requises pour clore le débat sur LA.