Ecologie de M. Ulcerans et physiopathologie de l'ulcère de Buruli : rôle des punaises aquatiques et développement d'un modèle murin pour l'étude de la cicatrisation spontanée
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Abstract EN:
Buruli ulcer or M. Ulcerans infection is the third most common mycobacterial disease in the world. M. Ulcerans produces a toxin, mycolactone, which induces extensive destruction of the skin and soft tissues with the formation of large ulcers. Therapeutic and preventive arsenals are still limited. The mode of transmission of M. Ulcerans is unclear and the role of water bugs was evocated for 10 years without strong evidence in natura. Firstly, we conducted a large study in Cameroon with the aim to assess the role of water bugs as hosts and vectors of M. Ulcerans. Our results could be put to advantage for surveillance and prevention purposes. More precisely, our work suggests that the detection of M. Ulcerans in water bug saliva could be used as an environmental indicator of the risk of M. Ulcerans infection. Secondly, we have studied the infection control in an original mouse model that mimic all clinical disease stages in particular the spontaneous healing. Indeed, FVB/N mice are sensitive as all other mouse strains with respect to M. Ulcerans infection, but present a spontaneous healing response after the ulcerative stage. A fascinating observation was the dynamic of the bacterial load in healing tissues suggesting that mycolactone production is regulated. During the healing process, the loco-regional inflammatory response is important, while adaptive response seems to play a minor role. Altogether, these results represent new perspectives for the development of preventive and therapeutic strategies. Currently, the lack of a powerful tool to detect mycolactone remains an obstacle for bacilli-host interaction understanding. In this context, we realized the critical steps to obtain nucleotidic aptamer against mycolactone.
Abstract FR:
L’ulcère de Buruli ou infection à Mycobacterium ulcerans, est la troisième mycobactériose après la tuberculose et la lèpre. M. Ulcerans produit une toxine, la mycolactone, aux propriétés cytotoxiques, responsables des destructions du tissu cutané. L’arsenal préventif et thérapeutique est limité. Le mode de transmission du bacille n’est pas totalement élucidé. Des modèles expérimentaux montrent que les punaises aquatiques pourraient jouer le rôle d’hôte et de vecteur de la bactérie. Dans ce contexte, le premier axe de notre travail a consisté à étudier le rôle des punaises aquatiques comme hôte et vecteur du bacille lors d’une étude environnementale réalisée au Cameroun. Nos résultats ont clairement établi que ces insectes pouvaient être des hôtes du bacille et que la recherche de M. Ulcerans dans leur salive pouvait être utilisée pour apprécier le risque d’infection à M. Ulcerans. Le deuxième axe de notre étude a consisté à caractériser un nouveau modèle murin original qui mime les différentes phases de l’infection observées chez l’homme et tout particulièrement le phénomène de cicatrisation spontanée. La charge bactérienne au niveau du tissu cicatriciel reste élevée, suggérant que la synthèse de la toxine est inhibée. Lors de la cicatrisation, la réponse inflammatoire locorégionale est importante, alors que la mise en place de la réponse adaptative ne semble pas jouer un rôle majeur. Cette première phase ouvre de nouvelles perspectives pour le développement de nouvelles stratégies préventives et thérapeutiques. L’absence d’un outil nous permettant de détecter la mycolactone est un obstacle pour la compréhension de la physiopathologie de l’infection à M. Ulcerans. Nous nous sommes intéressés à réaliser les premières étapes de sélection en vue d’obtenir un aptamère nucléotidique dirigé contre la mycolactone.