Abstract FR:

L'autonomie nutritionnelle de l'ascocarpe de truffe implique qu'il developpe des structures qui absorbent et transportent des elements nutritifs dans la gleba. Le mode de croissance de l'ascocarpe a ete etudie chez deux especes de tuber: tuber melanosporum ou tuber aestivum. Des observations a la loupe binoculaire d'ascocarpes adultes ont mis en evidence des houppes de filaments myceliens situees au sommet des ecailles pyramidales. In situ, ces houppes assurent un continuum structural entre l'ascocarpe et le sol. Au laboratoire, des marquages a l'eau tritiee, au #3#2p-phosphate et au #1#4c-mannose, ont permis de montrer que les houppes absorbaient et transloquaient ces elements dans la gleba. L'etude de la distribution des elements marques a permis de mettre en evidence le decoupage de la gleba en plusieurs entites. Chaque entite est composee d'une zone d'absorption et d'une zone puits liees entre elles par une voie de conduction. Les elements circulent dans les veines fertiles et plus particulierement dans la zone sous-jacente aux paraphyses qui jouent un role de barriere avec le milieu externe, constitue par les veines steriles. Les ascocarpes de tuber melanosporum et de tuber aestivum possedent la capacite de fixer du co#2 atmospherique. Ce co#2 est incorpore dans des molecules organiques (acides amines, sucres et acides organiques). Une souche de mycelium issue du repiquage de la gleba d'un ascocarpe est capable d'utiliser de nombreux composes organiques (sucres, precurseurs et produits de degradation des polymeres carbones). Ce mycelium excrete des enzymes de degradation des composes carbones complexes (lignines, cellulose, amidon). L'ensemble des resultats montre que l'ascocarpe de truffe possede des capacites pour un mode de developpement autonome independamment de la plante hote