Connaissances, attitudes et pratiques vis-à-vis du VIH et des IST : étude auprès de la population résidant dans les communes isolées du fleuve Maroni, Guyane Française
Institution:
Antilles-GuyaneDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The remote villages on the Maroni river have been affected by HIV epidemic 10 years after coastal area. But the spread was rapid, the prevalence in pregnant women increasing from 0 to more than 1 % between 1993 and 2003. Despite this sudden change, actors involved in the fight against HIV in the area, had only little data on knowledge, attitudes, and practices in the general population and among groups most at risk for HIV. However, these data are essential to adapt and evaluate prevention interventions. The aim of this study was to address this lack, and to provide some understanding of the dynamics of the epidemic on the Maroni river, to optimize prevention and HIV testing in this area. This work is based on an observational and cross-sectional quantitative study on knowledge, attitudes and practices toward HIV and STIS, conducted in 2012 among a random sample of the general population residing in remote villages on the Maroni river. The results highlight the importance of stigmatizing attitudes towards people living with HIV. In addition, high-risk behaviors were identified : sexual initiation is early; multiple sexual partnerships are important and more often concurrent, and reporting paid sex is also frequent. The practice of Vaginal astringents baths, and penile implants may also be cofactors increasing the risk of transmission by sexual intercourse. Other more encouraging findings seemed to emerge, such as a massive support to the idea of doing a rapid HIV test. The fight against stigma towards people living with HIV should be strengthened, as these negative attitudes are barriers to access to HIV testing and care, and affecting the quality of life of HIV-positive people. Conducting adapted preventive interventions in this area requires the integration of the study results by stakeholders, cooperation with Suriname, who has already identified populations from interior as one of the priority populations in the response to the spread of HIV epidemic, and the integration of populations particularly exposed to HIV infection in interventions (mobile populations, sex workers, isolated populations. . . ).
Abstract FR:
Les communes isolées du fleuve Maroni ont été affectées par l'épidémie de VIH dix ans après le littoral. La progression a néanmoins été rapide, la prévalence chez les parturientes étant passée de 0 à plus d’1% entre 1993 et 2003. En dépit de cette brusque évolution, les acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH dans cette zone, ne disposaient que de peu de données chiffrées sur les connaissances, les attitudes, et les pratiques en population générale et parmi les groupes les plus exposés au risque d’infection au VIH. Or, ces données sont essentielles pour adapter et évaluer les interventions de prévention. L’objectif de ce travail était de combler cette absence de données, et d’apporter des éléments de compréhension de la dynamique de l’épidémie sur le Maroni, afin d’optimiser les actions de prévention et de dépistage menées dans cet espace. Ce travail s’appuie sur une étude quantitative, observationnelle et transversale, portant sur les connaissances, les attitudes, et les pratiques vis-à-vis du VIH et des st, menée en 2012, auprès d’un échantillon aléatoire de la population générale résidant dans les communes isolées du Maroni. Les résultats soulignent l’importance des attitudes stigmatisantes envers les personnes vivant avec le VIH. De même, des comportements exposant les personnes au risque d’infection y étaient relevés : l’entrée dans la vie sexuelle y est précoce ; le multi partenariat est important et plus fréquemment simultané, et la déclaration de rapports sexuels transactionnels est également élevée. La pratique des bains vaginaux astringents, et les implants péniens peuvent également constituer des cofacteurs, augmentant le risque de transmission par acte sexuel. D’autres constats plus favorables semblent néanmoins émerger, avec par exemple, une adhésion massive a l’idée de réaliser un dépistage rapide au VIH. La lutte contre les stigmatisations envers les personnes vivant avec le VIH mérite d’être renforcé, ces attitudes négatives constituant un obstacle à l’accès au dépistage et aux soins, et affectant la qualité de vie des personnes séropositives. La conduite d’interventions préventives adaptées dans cette zone nécessite l’appropriation des données par les acteurs, la coopération avec le Suriname, qui a d’ores et déjà identifié les populations de l’intérieur du territoire comme une des populations prioritaires dans leur réponse à la diffusion de l’épidémie, et la prise en compte des populations particulièrement exposées au risque d’infection au VIH (populations mobiles, professionnelles du sexe, populations isolées…).