Les ovibovini, caprini et ovini (Mammalia, Artiodactyla, Bovidae, Caprinae) du plio-pléistocène d'Europe occidentale : systématique, évolution et biochronologie
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Lyon 1Disciplines:
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Une analyse des caractères morphologiques et biométriques des Caprinae actuels (tribus des Ovibovini et des Caprini) et du Plio-Pléistocène d'Europe occidentale débouche sur de nouvelles interprétations et propositions taxonomiques et phylogénétiques. Pour les Ovibovini actuels, qui comprennent dans la plupart des classifications zoologiques les genres Ovibos et Budorcas, l'analyse des caractères permet d'exclure ce dernier de la tribu. Des analogies sont relevées entre les deux genres et Ovis, ce qui suggère une origine commune pour ces trois taxons. Le regroupement de Budorcas et d'Ovis dans la nouvelle tribu des Ovini est proposé. Pour Ammotragus et les Caprini actuels représentés par les genres Hemitragus, Pseudois et Capra, les caractères morphologiques et biométriques montrent que les trois premiers sont apparentés, Ammotragus étant toutefois plus à part. De nombreuses similitudes entre Hemitragus et Capra sont aussi décelables. Chez ce dernier, la quasi-identité de proportions et le peu de différences anatomiques entre C. Nubiana et C. Walie indiquent que le bouquetin d'Abyssinie ne constitue qu'une sous-espèce de celui de Nubie, et qu'il convient donc de la nommer C. Nubiana walie. La monophylie de C. Pyrenaica et C. Ibex, suggérée récemment par des analyses moléculaires, n'est confirmée ni par l'anatomie externe et interne, ni par la parasitologie qui distinguent à un niveau spécifique les deux taxons et montrent une certaine proximité entre C. Pyrenaica et C. Caucasica. La révision et l'étude des Ovibovini, Caprini et Ovini provenant d'environ 200 gisements compris entre la fin du Pliocène et le début de l'Holocène permettent de préciser les modalités de leur mise en place, leur origine et leur évolution. Sept genres (Megalovis, Soergelia, Praeovibos, Ovibos, Ovis, Hemitragus, Capra) et seize espèces sont reconnues (M. Latifrons, S. Minor, S. Brigittae, S. Elisabethae, P. Mediterraneus, P. Cedrensis, C. Ibex, C. Caucasica, C. Pyrenaica). Des néodiagnoses sont proposées et des rectifications de déterminations sont apportées, notamment pour les taxons du Pliocène et du Pléistocène inférieur attribués jusqu'ici à Capra. De nouvelles formes sont définies (P. Priscus delumleyi, C. Caucasica praepyrenaica) ainsi qu'un nouveau genre (Pseudocapra). Pour Capra, en France, le rôle de barrière filtrante joué au Pléistocène par le Rhône et la Durance est clairement montré. La présence de C. Caucasica est aussi confirmée, ainsi que sa nature d'ancêtre de C. Pyrenaica. L'influence de la loi de Bergmann chez Praeovibos et Hemitragus est visible, comme le sont les modifications engendrées par les isolats géographiques chez Capra. Deux phases principales d'immigration des Caprinae sont mises en évidence au début du Pliocène final et au début du Pléistocène moyen, ainsi qu'un appauvrissement progressif de la diversité des taxons. La durée de vie de chaque espèce peut être précisée et une nouvelle répartition chronologique et géographique en découle