Végétation, climat et cyclostratigraphie en paratéthys centrale au miocène supérieur et au pliocène inférieur d'après la palynologie
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Lyon 1Disciplines:
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La méthode d'analyse palynologique à haute résolution a été appliquée à 5 coupes du Pliocène inférieur du sud-est de l'Europe qui bénéficient d'un très bon cadre géologique et chronologique : Hinova, Valea Visenilor, Husnicioara, Lupoaia (sud-ouest de la Roumanie), site DSDP 380A (Mer Noire) qui inclut également le Miocène terminal (Messinien). L'étude de la flore pollinique illustre comment cette région est demeurée relativement protégée de l'hécatombe qui a affecté la diversité floristique d'Europe au cours du Pliocène supérieur et du Quaternaire en raison des cycles glaciaires-interglaciaires. Une influence certaine de la mousson asiatique y a permis le maintien jusqu'à nos jours de plusieurs espèces thermophiles. L'organisation altitudinale de la végétation forestière a pu être reconstruite sur le versant méridional des Carpates. Les marécages du delta du paléo-Danube évoquent les environnements actuels du delta du Mississippi et de Floride ("swamps" arborées, "marshes" herbacées). Les étages végétaux supérieurs s'étendaient vers des altitudes plus basses à chaque fois "refroidissement" selon des cycles de 100000 ans contrôlés par l'excentricité, tout comme, à l'opposé, les arbres thermophiles (et les courbes de lignites) se développent lors de chaque réchauffement. Une compétition existait entre "swamps" et "marshes" au gré des intensifications de la mousson asiatique sur le sud-est de l'Europe selon les cycles de la précession (période de 20000 ans). Ces intensifications de la mousson (minima de précession) avantageaient les "marshes"qui demandent davantage d'humidité que les "swamps". La comparaison avec les dépôts de sapropèles méditerranéens, contrôlés par les mêmes facteurs astronomiques, fait apparaître qu'il existait au Pliocène un gradient longitudinal sur les zones méditerranéennes. Le contraste est fort dans la végétation, comme aujourd'hui antre les domaines Dacique et Pontique. Dans cette dernière région, la compétition commandée par les cycles thermiques de l'excentricité concerne d'une part les arbres thermophiles, d'autre part les formations steppiques à Artemisia. Leur développement précoce annonce leur extension à tout le domaine méditerranéen lors des premiers cycles glaciaires-interglaciaires (2,6 Ma). Cette étude à haute résolution fournit aussi un enregistrement très détaillé sur le climat régional en relation avec l'évolution globale du climat pour la période comprise entre 6 et 3,8 Ma. La résolution atteint celle de la courbe isotopique de l'oxygène de référence. Ainsi connaît-on mieux les effets des variations minimes de la température et de l'humidité sur la végétation au cours d'une période chaude. Il s'en suit une climatostratigraphie à l'échelle de l'Europe et une cyclostratigraphie des dépôts de Paratéthys centrale qui peuvent ainsi être précisément corrélés aux sédiments méditerranéens de référence. Les effets de la dessiccation de la mer Méditerranée (crise de salinité messénienne, entre 5,7 et 5,3 Ma) sur la mer Noire sont nettement perceptibles que ce soit sur la végétation littorale ou sur la flore aquatique de dinoflagellés. On en déduit une nouvelle vision des relations entre mer Méditerranée et Paratéthys centrale avant et après cette crise.