Abstract FR:

A la lumiere de la theorie scalaire de l'estimation temporelle, ce travail a eu pour buts (1) d'adapter a l'homme les epreuves classiquement utilisees chez l'animal ; (2) de rechercher les effets du vieillissement normal sur la gestion des informations temporelles ; (3) d'etudier les effets d'une maladie degenerative des noyaux gris centraux (maladie de parkinson) et de lesions focales du cervelet sur les composantes du processeur temporel. Les resultats montrent que : (1) chez l'homme comme chez l'animal, l'estimation temporelle est scalaire : la variabilite des estimations augmente en fonction de la duree ; (2) le vieillissement normal entraine une augmentation de la variabilite, mais n'a pas d'effet sur l'exactitude ; (3) dans la maladie de parkinson, les regulations temporelles sont sous la dependance de la regulation dopaminergique striatale : les patients a l'etat on ont des performances normales, mais l'exactitude (effet de migration) comme la precision (perte de la propriete scalaire) du timing sont perturbees a l'etat off, des lors qu'il faut estimer plus d'une duree. Les effets s'exercent sur l'etape de la memoire, plutot que sur celles de l'horloge ou de la decision du processeur temporel. En outre, les processus d'encodage et de decodage sont sous le controle de circuits striato-frontaux distincts ; (4) des lesions cerebelleuses mediales ne perturbent pas l'estimation temporelle, alors que des lesions laterales augmentent la variabilite, sans effet sur l'exactitude. L'ensemble de ces donnees amene a proposer une nouvelle hypothese, selon laquelle l'integrite des deux systemes neuronaux de timing, impliquant respectivement le cervelet et les noyaux gris centraux, est necessaire a un fonctionnement integre. Ces deux systemes coopereraient au sein d'un reseau neuronal plus vaste impliquant aussi le thalamus et le cortex frontal.