Les pollens biomarqueurs de la pollution atmosphérique ? Approche microscopique et biochimique
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Nous avons étudié les potentialités de pollens comme bioindicateurs de pollution atmosphérique. Deux espèces ont été étudiées : le bouleau (Betula verrucosa Ehrh. ) et le dactyle (Dactylis glomerata L. ). Ces deux espèces sont responsables de plus de 95% des cas d'allergies au pollen en Europe. Des échantillons de pollen ont été exposés à différentes concentrations de monoxyde d'azote marqué à l'azote 15 ou de monoxyde de carbone marqué à l'oxygène 18. Ceci nous a permis de localiser les cibles cellulaires de chaque gaz en utilisant la microscopie d'émission d'ions secondaires (SIMS). Une analyse par microscopie électronique à balayage (MEB) et à transmission (MET) a été réalisée sur les différents échantillons de pollens pour étudier les éventuelles altérations structurales et stéréostructurales. En parallèle, une analyse électrophorétique et biochimique des échantillons de pollens exposés au NOx ou au CO a été réalisée pour étudier l'effet de ces deux gaz sur le contenu protéinique et allergénique des pollens étudiés. De par sa nature radicalaire, probablement, le NO présente d'importants effets sur les deux espèces de pollens étudiés. La microscopie SIMS a révélé que le NO s'accumule dans le sporoderme et dans des inclusions cytoplasmiques comparables aux globoïdes des graines. Au contraire, le CO ne se fixe pas dans les pollens comme l'ont montré les analyses par SIMS. La MEB a révélé que le NO altère le sporoderme des deux espèces de pollens étudiés. Des fissures et des trous apparaissent rapidement et se propagent à la surface des grains. Le CO ne semble pas induire de fragilisation du sporoderme comme l'a montré la MEB, ce qui est en accord avec nos analyses SIMS. Des dosages protéiques réalisés sur les extraits de pollens exposes aux NOx ou au CO ont montré une chute du taux de protéines extractibles en fonction de la dose de gaz utilisée. Les analyses électrophorétiques ont montré que les deux gaz étudiés avaient un effet important sur les protéines des pollens étudiés, ainsi que sur la reconnaissance des allergènes par des sérums de patients allergiques. Les analyses électrophorétiques ont mis en évidence une sensibilité plus faible du pollen de dactyle. Nos analyses ont mis en évidence une certaine sensibilité des pollens étudiés aux NOx et au CO tant au niveau structural que métabolique. Néanmoins, des analyses complémentaires sont nécessaires afin de qualifier plus finement les cibles des deux gaz étudiés, notamment par l'utilisation des doses plus faibles. Une étude de terrain est actuellement en cours afin de comparer nos résultats de laboratoire à des résultats obtenus en sites urbains.