Orthographe et phonologie dans la perception des mots écrits
Institution:
Aix-Marseille 1Disciplines:
Directors:
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Abstract FR:
Dans les systèmes d’écriture alphabétiques, lire un mot implique d'identifier une suite de symboles visuels (des lettres) et de transcoder cette information visuo-orthographique en information phonologique afin de retrouver le sens de ce mot. L'objet de ce travail de thèse est de déterminer par quels processus un lecteur adulte réalise ce transcodage orthophonologique. Dans une série d'expériences comportementales réalisées en anglais et en français, nous montrons que la structure phonologique des mots influence leur temps d'identification visuelle. Plus particulièrement, nous mettons en évidence le rôle crucial joue par certaines unités orthographiques, les graphèmes, dans la perception des mots écrits. Ces unités se situent à l'interface entre codes orthographiques et codes phonologiques, et établissent des ponts fonctionnels entre ces deux codes, constituant ainsi les éléments de base du système de lecture. à la suite de ces résultats, nous présentons un modèle computationnel de la perception des mots écrits basé sur la notion d'unités orthographiques fonctionnelles. Avec ce modèle, nous faisons l'hypothèse que le système de lecture d'un adulte est constitué de différents niveaux d'unités orthographiques. Ces différents niveaux d'unités seraient mis en place au cours de l'acquisition de la lecture, facilitant ainsi le traitement global et parallèle des mots. Afin d'évaluer les prédictions quantitatives de ce modèle et de les comparer aux prédictions d'autres modèles computationnels de la perception des mots écrits, nous rapportons une étude realisée en anglais ou les temps d'identification de 120 mots sont mesurés pour un total de 140 sujets. Avec cette expérience, nous testons les prédictions des différents modèles computationnels existant en plaçant notre analyse au niveau des mots pris individuellement. Enfin, dans une dernière série d'expériences réalisées en allemand, nous montrons que la structure syllabique des mots influence également leur temps d'identification. Ces données expérimentales suggèrent ainsi que la syllabe pourrait également avoir le statut d'unité orthographique fonctionnelle au sein du système de lecture. L'ensemble de ces expériences indiquent que les propriétés phonologiques des mots conditionnent la structure et la dynamique de leur perception visuelle et que la phonologie impose une certaine organisation fonctionnelle au traitement des informations orthographiques.