Abstract FR:

Les connaissances morphologiques du cycle de développement de sphagnum sont réactualisées, notamment grâce à une étude en microscopie optique de coupes semi-fines des principaux stades de développement du sporophyte. Une étude cytologique et cytochimique de la jonction sporophyte-gamétophyte, réalisée au niveau structural et ultrastructural, met en évidence la nature polysaccharidique d'un mucilage periembryonnaire riche en fucose. L'utilisation de la cytochimie d'affinité permet de préciser les modalités d'élaboration de ce mucilage au cours des étapes principales de l'embryogenèse. Chacune des deux générations contribue à cette élaboration, par exocytose de précurseurs de la part du sporophyte et par sécrétion holocrine de la part du gamétophyte. L'évaluation de la réussite de la reproduction sexuée est réalisée chez deux espèces dioïques et quatre espèces monoiques-polyoiques. Plus de 3 500 capitulums ont été disséqués afin de déterminer les nombres de gynecies par capitulum et d'archégones par gynecie et leur influence sur le taux de fécondation, le taux de reproduction et le succès de la reproduction. Les espèces monoïques présentent des valeurs du taux de reproduction et du succès de la reproduction supérieures a celles observées chez les espèces dioïques. Le nombre d'archégones par gynecie n'influence pas le taux de reproduction. En revanche, le succès de la reproduction est d'autant plus important que le nombre de gynécies est élevé. Enfin, la plupart des espèces présentent un taux de sexualisation élevé. L'étude de la variabilité enzymatique chez sphagnum a mis en évidence des modifications physiologiques d'activité en fonction des principales étapes de l'organogenèse qui se produisent au cours du cycle de développement. Elle confirme également l'influence des facteurs du milieu, principalement la microexposition, sur la différenciation sexuée et l'ensemble du cycle de développement. Par ailleurs, cette même technique nous a permis de déterminer la diversité génétique des sphaignes en fonction des particularités de reproduction de chaque espèce. Ainsi, la variabilité génétique semble influencée par la fertilité des populations. Cependant les situations ou la reproduction sexuée tend à amplifier la variabilité, se confondent le plus souvent avec des situations biogéographiques plus favorables, elles-mêmes sources de variabilité génétique