Fonctionnement biologique des humus et dynamique des forets d'altitude
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ChambéryDisciplines:
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Le profil d'humus d'une pessiere montagnarde est capable d'une grande plasticité en réaction à des contraintes telles que la nature du couvert végétal ou l'altitude. Ainsi, des changements très rapides de la forme d'humus accompagnent et déterminent partiellement la dynamique forestière. L’interaction entre humus et végétation relève non seulement des mécanismes de décomposition de la matière organique mais aussi des conditions d'installation et de développement du système racinaire. Ainsi, la régénération forestière est en grande partie dépendante de la répartition des humus de forme mull. Cependant, la croissance des arbres imprime une modification radicale du fonctionnement du profil d'humus qui se transforme alors en moder. Dans ces conditions, la stabilité de l'écosystème forestier est considérablement renforcée par la régénération du mull sous l'impulsion du ver de terre: lumbricus terrestris. Une des conséquences des interactions entre profils d'humus et végétation forestière est le renforcement de l'organisation en mosaïque de l'écosystème forestier. La prise en compte de cette dimension spatiale conduit à une redéfinition de la limite supra-forestière. A la notion de limite de partage altitudinal entre deux écosystèmes se substitue celle d'une large zone de confrontation entre foret et lande. Cet affrontement s'ébauche bien en dessous de la limite supra-forestière. L’absence de régénération de l'épicéa dans les espaces gagnes par la lande a myrtille à l'étage montagnard est une démonstration de l'incompatibilité entre ces deux systèmes. Elle s'explique par le développement d'un profil d'humus totalement original sous la lande. Les profils développés sous les eco-unites forestières manifestent une moindre activité biologique de décomposition et d'incorporation de la matière organique à la matière minérale à mesure que l'altitude augmente. Ceci se traduit par un épaississement du profil. La lande à éricacées produit au contraire un profil d'humus de moins en moins épais avec l'altitude. La limite forestière n'est donc pas uniquement une limite physiologique des arbres mais aussi une limite de cohérence de l'ensemble de l'écosystème forestier. La gestion des forets de montagne est discutée a la lumière de cette nouvelle perception de l'écosystème