Abstract FR:

Le présent travail propose une analyse des changements d'occupation des sols et de l'intensification de l'agriculture sur les communautés animales ou végétales des plaines alluviales. L'arrivée dans les dix dernières années du peuplier (populus sp. ) a contribué à modifier fortement ces paysages ouverts, en s'installant essentiellement dans des secteurs en déprise agricole. Le terrain d'étude choisi est le val de Saône inondable, ou alternent de grandes unités homogènes de prairies avec des unités hétérogènes, fragmentées par la présence de cultures et des plantations de peupliers. Les peupleraies étudiées présentent une avifaune caractéristique de stades forestiers jeunes, avec des effets de lisière internes ou externes marqués, permettant la présence d'espèces de milieux semi-ouverts. Les espèces forestières sont systématiquement moins abondantes, laissant supposer des phénomènes de maladaptation pour ces espèces dans ces habitats fortement anthropisés. A l'échelle du paysage, la fragmentation des unités prairiales par la présence d'éléments boisés affecte fortement l'ensemble des espèces prairiales nichant à terre et favorise la présence d'espèces généralistes. Enfin, l'étude des groupements végétaux au sein de ces plantations montre une hétérogénéité plus marquée entre plantations qu'entre placettes de forêts alluviales, illustrant le fait que la perturbation engendrée lors de la plantation se retrouve au stade adulte. D'autre part, l'analyse de la dispersion des graines indique une recolonisation essentiellement assurée par les oiseaux ou les mammifères confirmant les effets de lisière vus lors de l'analyse des peuplements aviens. Ce travail illustre ainsi différentes approches possibles de l'analyse de l'impact de ces nouveaux éléments boisés dans les espaces ouverts de plaine, et il ressort que cette analyse doit s'effectuer en fonction des alternatives possibles d'utilisation des sols au sein de ces vallées.