thesis

L'impact de l'urbanisation sur le paludisme en Afrique Centrale

Defense date:

Jan. 1, 1986

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Institution:

Paris 11

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

In order to ascertain the impact of urbanization on malaria, a research project was undertaken from 1980 to 1985 in the Brazzaville region and 16 other urban centers of the Congo. Studies investigated parasite prevalence and density, vectors bionomics, malaria morbidity and mortality, serum haptoglobin and immunoglobulins, antimalarial antibodies and antimalarial practices. In the rural area of the Brazzaville region, malaria is holoendemic: the parasite in children varies from 79% to 94% and the inoculation rate from 200 to 1,000 infective bites per person per year according to the villages. In Brazzaville, considerable differences exist between the districts of the town, in relation to the population density and the nature of the ground gained by urbanization: the parasite rate in schoolchildren is 81% in Massina, 66% in Talangai, 40% in Bacongo, 9% in Moungali and 3% in Poto-Poto. According to the districts, the inoculation rate varies from less than one to 100 infective bites per person per year. Only 37% of children aged 6 years living since birth in Poto-Poto are seropositive. In contrast, the annual rate of mortality from malaria is very low bath in the rural and urban areas and shows no significant differences between the districts of the town. It was estimated at 0. 43 per thousand in children from 0 to 4 years and 0. 08 per thousand in children from 5 to 9 years. The present-day drop in mortality is attributed to the now general use of antimalarial drugs for the treatment of all febrile episodes in infants and children. The observations made in the Congo show that urbanization has a considerable impact on entomological, parasitological and immunological aspects of malaria. However, it would appear that it is above all the antimalarial practices and possibilities of treatment which are of capital importance in preventing serious complications and decreasing mortality.

Abstract FR:

A partir de l'exemple de Brazzaville et d'enquêtes complémentaires dans 16 agglomérations du Congo, l'impact de l'urbanisation sur le paludisme en Afrique Centrale est étudié dans cette thèse. Les relations entre paludisme et urbanisation sont successivement envisagées sur les plans entomologique, parasitologique, séro-immunologique et clinique. Par l'intermédiaire de la pression foncière, de la pollution du milieu et de l'augmentation de la densité de la population, la croissance urbaine se révèle hautement défavorable aux vecteurs du paludisme et tend à réduire et à focaliser la transmission, avec pour conséquence des différences considérables dans la prévalence du paludisme entre les quartiers d'une même agglomération. Ainsi, dans le cas de Brazzaville, alors que l'intensité de transmission est supérieure à 200 piqûres infectantes par personne par an dans les villages environnants, elle varie en zone urbaine de 100 piqûres infectantes par personne par an à moins d'une piqûre infectante par personne tous les trois ans. De même, alors que l'indice plasmodique est homogène à un niveau très élevé chez les enfants résidant en zone rurale (79%-94% selon les villages), cet indice varie de 3% à 81% selon les quartiers de la ville. On observe également un impact important sur la prévalence des captations complètes d'haptoglobine et les modalités de l'acquisition de l'immunité. En particulier, plus de la moitié des enfants résidant depuis leur naissance dans les quartiers centraux de Brazzaville n'ont toujours pas d'anticorps antipaludiques à l’âge de 6 ans. Sur le plan clinique, l'observation la plus remarquable est la mise en évidence d'un taux de mortalité par paludisme particulièrement faible (environ 0,5 pour mille par an dans le groupe d’âge 0-4 ans) tant en zone rurale dans la région de Brazzaville que dans tous les quartiers de la ville, quel que soit le niveau de transmission et la prévalence du paludisme. La chute de la mortalité par paludisme est attribuée à la précocité actuelle du traitement des syndromes fébriles de l'enfant et à l'emploi présomptif quasi systématique d'antipaludiques pour ce traitement, usages nouveaux favorisés par les profondes transformations sociologiques et culturelles induites par le développement.