Épidémiologie et contrôle de la trypanosomiase humaine en Afrique de l'Ouest
Institution:
Paris 11Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In West Africa, human trypanosomiaisis is a disease connected with the presence of water, which favours vector species of Glossina. A close ecological relationship between such species and man leads to the dissemination of the parasite among human populations close to fly habitats. The relatively simple epidemiological situation which results in savannah is however complicated in the forest zone where tsetse habitats are not geographically limited, and where all biotopes represents, at different levels, zones of risk for transmission. Man is the main agent responsible for the creation of vector habitats, but his degree of contact with tsetse population depends greatly on his social and agricultural activities. On the one hand, agriculture of a collective type, involving frequent populations movements, co-operative work, and often life in the midst of plantations, leads to the transmission of the parasite among the entire ethnic group concerned; it may also permit the spread of the disease to other areas which are biogeographically dissimilar. In contrast, an individualistic, familial pattern of agriculture limits man-fly contact and confines the spread of the trypanosome, where this occurs, to the familial group. Control of endemic sleeping sickness requires medical surveillance and vector control. Experience shows that vector control works best when the rural communities themselves are mobilized, and involved in the application of the control technique. At the moment trapping is the only method suitable for this approach in forest areas, because its simplicity and speed of implementation allow its distribution by the national health services and its use by peasant farmers. In fact, its efficiency, moderate cost and harmlessness to the environment are qualities which should make trapping a generally useful tool for the control of glossina species of medical and veterinary importance.
Abstract FR:
En Afrique de l’ouest, la trypanosomiase humaine est une maladie liée à la présence de l’eau qui favorise la pérennité des espèces de glossines vectrices. Ces dernières entretiennent avec l’homme des relations étroites permettant la dissémination du parasite au groupe humain se rapprochant des gîtes. Ce schéma caractéristique des zones de savane, se complique singulièrement en zone forestière où les gîtes à glossines ne sont pas géographiquement limités mais où tous les faciès écologiques représentent, à divers niveaux, des zones à risque de transmission. L’homme, principal responsable de la création de ces gîtes à vecteurs, modèle avec eux des relations plus ou moins étroites selon son comportement dans l’espace : un système d’occupation du sol de type collectif induisant des déplacements fréquents, l’entraide de travail et bien souvent la vie au cœur des plantations, entrainent la dissémination u parasite dans le groupe ethnique tout entier avec comme autre conséquence l’introduction de l’endémie dans d’autres zones biogéographiques, identiques ou non ; inversement, un système de vie et de culture, de type individuel, familial, limite le contact homme/vecteur et restreint la circulation du trypanosome, si elle a lieu, au groupe familial. Lutter contre l’endémie sommeilleuse exige à la fois un contrôle des vecteurs et une stricte surveillance parasitologique des populations humaines, plus ou moins accessibles. L’expérience montre que cette phase importante de la lutte est favorisée par la mobilisation de toutes les communautés rurales à qui l’on confie le soin d’appliquer elles-mêmes la technique de lutte. A l’heure actuelle seul le piégeage peut être envisagé, surtout en zone forestière, eu égard à sa simplicité et sa rapidité d’emploi qui en facilite l’usage par les paysans et sa diffusion par les services de santé. Le piégeage possède en outre des qualités qui, à l’heure actuelle, en font un outil appréciable pour contrôler les glossines d’intérêt médical ou vétérinaire : son efficacité, la modicité de son coût et son innocuité pour le milieu. Il serait cependant préférable, au lieu d’appliquer le piégeage pour enrayer l’endémie sommeilleuse, de prendre les mesures adéquates pour prévenir ou limiter son extension. L’aménagement agricole et l’éducation sanitaire devraient permettre de réduire considérablement le contact homme/vecteur, donc de réduire les interventions de l’entomologiste, toujours plus ou moins onéreuses.