Étude des relations hôte-parasite dans l'interaction compatible entre Dianthus caryophyllus L. Et phytophthora parasitica Dastur. : nature et intervention d'un mécanisme de défense élicitable
Institution:
Paris 11Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
It is now well established that an essential part of plant resistance is due to active defense mechanisms triggered by contact with the pathogen. Important among these mechanisms is phytoalexin production. According to the literature, the role of these substances as well as the nature and mode of action of fungal inducers of phytoalexin accumulation (elicitors) has been investigated mainly in connection with situations of specific incompatibility. From present evidences however, the elicitor-phytoalexin system cannot be considered as a general basis for specificity in race-cultivar interactions. In contrast, this mechanism appears to contribute to non-host resistance and to possibly modulate compatible host-pathogen interactions. The latter situation, in the particular case of the collar rots of carnation (Dianthus caryophyllus L. ) due to Phytophthora parasitica Dastur, in the subject of this study.
Abstract FR:
Ce travail décrit le parasitisme, par des clones de P. Parasitica d’agressivités diverses, de boutures d’œillet (Dianthus caryophyllus) sensibles. L’analyse quantitative de l’interaction hôte-parasite selon le modèle de SHORTLEY et WILKINS montre qu’une colonisation précoce du site inoculé est déterminante pour le succès de l’infection et suggère l’intervention d’une réaction local de défense des tissus-hôtes, dont le support moléculaire est étudié. Un extrait hydrosoluble de la paroi fongique induit une protection des boutures, corrélée à l’accumulation de dérivés N-benzoylanthraniliques nouveaux, principalement la dianthalexine (déterminée comme la 7-hydroxy 2-phénil 4H-3,1-benzoazin-4-one) et la dianthramide A (acide 4-méthoxy N-salicyl anthranilique). Dotés de propriétés antifongiques vis-à-vis de P. Parasitica in vitro, ces composés ont les caractères de phytoalexines. La purification partielle de l’extrait pariétal indique que l’éliciteur est un glycopeptide de masse hétérogène dont l’intégrité des parties protéique et glucidique est nécessaire à l’activité. Dans les boutures élicitées, l’accumulation des phytoalexines débute vers 10h, culmine entre 3 et 4 jours, augmente de façon continue pour des concentrations croissantes d’extrait pariétal de 0,3 à 1000 mg/l. Protection et teneur en phytoalexines sont quantitativement reliées et simultanément réduites par l’acide salicylique. Dans les boutures inoculées, le ralentissement ou l’arrêt de l’invasion par un clone fongique peu agressif s’accompagne d’une forte accumulation de dianthalexine. Il existe des fluctuations saisonnières de la sensibilité des boutures. Elles sont corrélées à des variations dans la capacité des boutures à réagir intensément à l’application d’éliciteur. L’usage de l’élicitation artificielle comme mesure du potentiel de défense du végétal est illustrée dans le cas d’un traitement par l’éthylphosphite de sodium et avec des cultivars hybrides d’œillet. Ces résultats sont discutés dans le cadre du support moléculaire des réactions de défense des végétaux à leurs parasites fongiques.