Abstract FR:

En introduisant l'idée d'une inévitable insertion des conduites du joueur dans ce qu'on appelle une symbolique sociale, il s'agit de promouvoir la recherche d'une détermination des conduites de jeu qui n'est pas l'expression d'un dynamisme motivationnel, et qui ne trouve pas un ancrage dans les propriétés intrinsèques de la situation. On se réfère a une psychologie sociale cognitive récente qui tente de préciser le concept de cognition sociale en montrant les restrictions qu'il convient de faire a l'endroit du postulat de l'homme processeur d'information il s'agit alors pour le joueur de repérer la valeur sociale de la situation de jeu et de traiter avant tout son utilité sociale. Dans cette perspective, l'interaction tactique devient un espace social, non pas seulement parce qu'elle implique la présence d'autrui, mais parce qu'elle peut aussi se définir comme un espace de comparaison et de singularisation sociales ou des enjeux identitaires se substitueraient aux enjeux stratégiques. C'est donc à partir de cette acception d'un joueur acteur social ancre dans une situation sociale singulière, datée et située, que peut également se mettre en place une étude des conduites de jeu. Cet engagement socio-cognitiviste nous conduit à montrer qu'en spécifiant la relation tactique du joueur a la situation de jeu, le manager transforme également le sens de l'interaction tactique. Le comportement du joueur révèle alors la représentation qu'il se fait de ce que la conduite du manager met en cause dans cet espace social. La conduite de jeu réfracte alors un enjeu identitaire ou il est plus question de stratégies de reconnaissance sociale et de singularisation que de réponses tactiques rationnelles a la situation de jeu