Antidépresseurs et diabète de type 2 : une approche pharmacoépidémiologique
Institution:
Toulouse 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The association between antidepressant (AD) use and the occurrence of type 2 diabetes mellitus (T2D) is debated. We hypothesized that if it exists, this risk may differ between AD classes and even between individual ADs depending on their pharmacodynamic characteristics. Several pharmacological targets of ADs could more specifically be involved in this Adverse Drug Reaction (ADR). We applied a combined "Pharmacoepidemiological-Pharmacodynamic" (PE-PD) approach to test these hypotheses in the World Health Organization international database of suspected ADRs (VigiBase®). This method allows establishing ADR mechanism hypotheses through pharmacoepidemiological studies considering fundamental data (e.g. binding affinity). A significant signal for an increased T2D reporting risk was found with ADs in comparison with all other drugs presented in VigiBase®. The PE-PD study suggested that the inhibition of serotonin reuptake via serotonin transporter (SERT) could be involved in AD-induced T2D. Indeed, the inhibition of serotonin reuptake owing to ADs (resulting in an excess of serotonin transmission) may induce T2D in a short time mediated by inhibiting insulin release. We then aimed to investigate the impact of ADs on short-term (1 year) T2D occurrence by conducting an exploratory study. We performed a retrospective matched exposed-unexposed to AD cohort study in the UK primary care database (the Clinical Practice Research Datalink). "New AD users" and matched "new anxiolytic (AX) users" were included in the study and were followed up during the first year from their cohort entry. Outcome was new-onset T2D. Survival analysis at the first year of follow-up demonstrated that there was no difference between the occurrence of T2D and AD exposure in general in comparison with the control group of AX users. However, a significant increase of incident T2D cases was observed for AD exposure duration less than 3 months and this T2D seemed to be reversible in some patients. In conclusion, the results suggested that (1) high affinity for the SERT could partially explain the appearance of T2D in AD users, and (2) when rapidly appraising this ADR could be reversible in some patients.
Abstract FR:
L'association entre l'utilisation des antidépresseurs et la survenue de diabète de type 2 est controversée. Nous avons supposé que, s'il existe, ce risque pourrait différer entre les classes d'antidépresseurs, voire entre les antidépresseurs, en fonction de leurs caractéristiques pharmacodynamiques. Certaines cibles pharmacologiques des antidépresseurs pourraient être plus particulièrement impliquées dans cet effet indésirable médicamenteux. Nous avons appliqué une approche combinée " Pharmacoépidémiologie-Pharmacodynamie " (PE-PD) pour tester ces hypothèses dans la base de données internationale de l'Organisation Mondiale de la Santé des effets indésirables médicamenteux (VigiBase®). Cette méthode permet d'émettre des hypothèses sur les mécanismes d'apparition des effets indésirables médicamenteux déterminés par des études pharmacoépidémiologiques en tenant compte des données fondamentales (par exemple, l'affinité des substances pour leurs cibles). Un signal significatif en faveur d'une augmentation du risque de notifications spontanées d'effet indésirable de diabète de type 2 a été trouvé pour les antidépresseurs en comparaison avec tous les autres médicaments présents dans VigiBase®. L'approche PE-PD a suggéré qu'une inhibition de la recapture de la sérotonine par inhibition du transporteur de la sérotonine (SERT) pourrait être impliquée dans l'apparition de diabète de type 2 induit par les antidépresseurs. Ainsi, les antidépresseurs pourraient induire un diabète de type 2 dès une courte période d'exposition en inhibant la sécrétion d'insuline par les cellules ß du pancréas consécutivement à une augmentation de la concentration de la sérotonine endogène. Nous avons examiné l'impact des antidépresseurs sur la survenue de diabète de type 2 à court-terme, en menant une étude exploratoire de cohorte appariée exposée-non exposée aux antidépresseurs dans la base de données de soins primaires du Royaume Uni (Clinical Practice Research Datalink). Les "nouveaux utilisateurs d'antidépresseurs" ont été appariés à des "nouveaux utilisateurs d'anxiolytiques" et suivis pendant un an à partir de leur entrée dans la cohorte. Les cas incidents de diabète de type 2 ont été identifiés. Les analyses de survie à un an ont montré qu'il n'y avait pas de différence significative entre la survenue de diabète de type 2 et l'exposition aux antidépresseurs en comparaison avec le groupe de patients sous anxiolytiques. En revanche, une augmentation significative de cas incidents de diabète de type 2 a été observée pour une exposition de moins de 3 mois aux antidépresseurs et le diabète semblait être réversible chez certains patients. En conclusion, les résultats de ce travail ont suggéré (1) qu'une forte affinité des antidépresseurs pour le SERT pourrait partiellement expliquer la survenue de diabète de type 2, et que (2) si le diabète apparait rapidement, il pourrait être réversible chez certains patients.