Abstract FR:

L'expression de sucres de membrane (insolubles) par certaines cellules peut aller de pair avec l'expression de lectines endogènes (insolubles) par d'autres cellules. La complémentarité des deux réactifs solubles utilisés pour les mettre en évidence (lectines végétales, néoglycoprotéines) définit un couple lectine-sucre. L'interaction fonctionnelle ou plus banalement la complémentarité anatomique de ces deux cellules porteuses pose le problème de l'implication du couple lectine-sucre dans leur mise en place spécifique. Cette problématique a été explorée 1) au niveau de la voie sensitive douloureuse où un couple lactose et/ou galactose est impliqué. 2) Au niveau des interactions hôte parasite Trichomonas vaginalis-cellule MacCoy qui sont modulables in vitro, et donc régulables in vivo, par des inhibiteurs solubles, révélant un couple mannose/N Acétyl Glucosamine. 3) Au niveau des cellules cancéreuses qui représentent un exemple typique de désorganisation des relations intercellulaires et qui ont montré des déséquilibres dans le couple fucose. Elles ont perdu la notion d'organe en devenant aptes à former des métastases grâce aux interactions qu'elles contractent avec les cellules endothéliales qui expriment beaucoup de fucose et qui constituent leur porte d'entrée dans le reste de l'organisme. Ces anomalies des couples lectine-sucre qui atteignent au plus profond la spécificité d'organe apparaissent liées à la dissémination métastatique. Les couples lectine-sucre définiraient la notion d'organe et seraient indispensables au maintien de la cohérence de l'organisme. L'utilisation de réactifs complémentaires, lectines et néoglycoprotéines, de spécificité de plus en plus fine, de pouvoir discriminant équilibré entre eux, la détection systématique d'éventuels compétiteurs solubles, en particulier dans le domaine du fucose, devraient permettre de progresser dans l'analyse du processus métastatique qui fait la gravité du cancer