Activité prédatrice et bioécologique des coccinelles Hyperaspis raynevali et Exochomus flaviventris, associées a la cochenille du manioc Phenacoccus manihoti, au Congo
Institution:
Paris 6Disciplines:
Directors:
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Abstract FR:
Hyperaspis raynevali et Exochomus flaviventris sont deux coccinelles prédatrices de la cochenille du manioc Phenacoccus manihoti Matile-Ferrero (Hom. Pseudoccocinae). Différents aspects concernant l'activité prédatrice et la bioécologie de ces coccinelles sont abordées dans ce mémoire. Une étude de la prédation des larves d'H. Raynevali et d'E. Flaviventris sur les colonies de la cochenille du manioc a été conduite a l'échelle de parcelles paysannes. Un premier lâcher de larves de prédateurs au début de la gradation influence significativement l'évolution des effectifs moyens de P. Manihoti. Un second lâcher est réalisé deux et trois semaines plus tard sur les mêmes plants en péridode de forte multiplication des colonies ; son influence sur l'évolution des colonies de cochenilles n'a pu être décelée car l'apport de coccinelles intervient simultanément avec d'autres facteurs de régulation responsables de la réduction des effectifs du ravageur. D'après cette étude, la prédation des larves de coccinelles dépend essentiellement de la densité et de la structure d'âge des colonies du ravageur. Cependant la difficulté de contrôler simultanément les facteurs d'ambiance et ceux propres à la dynamique des colonies de cochenilles, n'a pas permis de comparer les deux espèces de coccinelles entre elles. Une expérimentation a donc été conduite en condition de laboratoire afin de préciser l'importance des paramètres précédemmment cités, ainsi que celle du rapport proie/prédateur, sur la prédation des larves d'E. Flaviventris et d'H. Raynevali. La prédation des larves de coccinelles est plus importante sur des colonies de 45 cochenilles / plant que sur celles de 25 cochenilles par plant. L’apport de prédateur permet de limiter significativement la multiplication des colonies de P. Manihoti constituées d'adultes et de larves néonates, et de réduire significativement les effectifs de cochenilles composés de 2ème et 3ème stades larvaires. Pour les deux espèces de coccinelles, les lâchers effectués avec le rapport proie-prédateur de 3 cochenilles pour 1 larve de coccinelle (3/1) ont une influence plus grande sur la réduction des effectifs de cochenilles que ceux réalisés avec un rapport de 7/1. Pour tous les paramètres étudiés, la coccinelle exotique H. Raynevali maintient les densités de P. Manihoti a des niveaux inférieurs à ceux obtenus avec l'espèce indigène E. Flaviventris. Pour les deux espèces étudiées, la prédation intervient dès le lâcher et se prolonge pendant quelques jours, puis, les larves de coccinelles ont tendance à quitter les plants de manioc. Une étude bioécologique des coccinelles est entreprise afin d'essayer de préciser certains facteurs limitants potentiels de l'activité prédatrice, et d'établir leur spécificité trophique. Dans la région de Brazzaville, la présence des fourmis ne semble pas constituer un facteur limitant de l'activité prédatrice des coccinelles E. Flaviventris et H. Raynevali. L'association entre les fourmis et les cochenilles serait liée a la présence de miellat qui constituerait une source de nourriture saisonnière. Un suivi des ennemis naturels d'E. Flaviventris permet de déceler le parasitisme du stade nymphal par deux Hymenoptères Encyrtidae. La polyphagie de ce prédateur est spécifiée par l'inventaire des proies qu'il exploite en conditions naturelles, tout au long de l'année. Des essais d'introduction de la coccinelle neo tropicale H. Raynevali sont effectués. Un seul adulte, issu d'un lâcher en 1989, est retrouvé en 1990. Au Congo, ce prédateur semble capable de se maintenir dans les conditions naturelles mais il ne peut être considéré comme appartenant à l'entomofaune prédatrice de la cochenille du manioc. L'etude bioécologique d'H. Raynevali n'a pu être menée avec autant de précision que celle du prédateur local en raison de sa présence éphémère a la suite des lâchers d'introduction. Ll'utilisation des coccinellles E. Flaviventris et H. Raynevali dans la perspective d'une lutte biologique contre la cochenille du manioc est évoquée en discussion. Des voies de recherches sont également proposées.