Etude structurale de la porine OprF de Pseudomonas fluorescens et rôle de la région C-terminale dans la modulation de son activité ionophore en fonction de la température de croissance. Extension à la bactérie psychrotrophe Chryseomonas luteola
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La bactérie psychrotrophe P. Fluorescens MF0 est plus sensible aux antibiotiques de type β-lactamines à une température de croissance de 8°C qu'à une température de 28°C. Cette différence est parfaitement corrélée avec les valeurs de conductance obtenues pour les porines majoritaires de la membrane externe OprF à 8°C et 28°C puisqu'elles sont respectivement de 80 pS et 250 pS dans du NaCl 1M. Pour expliquer ce phénomène, les OprFs 8°C et 28°C ont été purifiées et les études de spectrométrie de masse et de dichroïsme circulaire ne montrent pas de différence dans leur structure primaire. Des mesures de cinétiques de digestion à la pronase ont conduit à une différence des valeurs de constantes de vitesse de dégradation impliquant ainsi une modification de la conformation protéique en fonction de la température de croissance. Les fragments protéolytiques de 18 kDa, résistant à l'action de la pronase, ont été purifiés et identifiés comme la partie N-terminale de la protéine native (177 acides aminés). Les deux fragments forment des canaux ioniques avec des valeurs de conductances similaires (65 et 75 pS dans NaCl 1M) impliquant que la région C-terminale est seule responsable de la modulation des canaux formes par l'OprF en fonction de la température de culture. La caractérisation du LPS associé aux OprFs met en évidence une différence de phosphorylation des LPS obtenus à partir de culture à 28°C et 8°C. Ainsi, l'association LPS-porine serait différente selon les températures de culture. Nous avons ensuite voulu rechercher une éventuelle généralisation de ce phénomène et nous avons choisi la bactérie psychrotrophe Chryseomonas luteola MCF10. La protéine majoritaire de la membrane externe (31 kDa) a été purifiée à 8°C et 28°C et son étude fonctionnelle montre des valeurs de conductances unitaires similaires quelle que soit la température de croissance. Cependant, la détermination de la séquence N-terminale ainsi que la séquence déduite du gène la caractérise comme une OmpA. L'utilisation des anticorps montre que C. Luteola est plus proche des entérobactéries que des pseudomonas. Ce résultat montre que le mécanisme de résistance décrit chez P. Fluorescens n'est pas systématiquement applicable à toute bactérie psychrotrophe.