Interactions entre Schistosoma haematobium et Schistosoma bovis chez l’Homme dans les zones lacustres du sud-Bénin : rôle du bétail domestique et des rongeurs dans la transmission
Institution:
PerpignanDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The present study presents the interaction of haematobium group schistosomes and their dynamics of transmission using humans, cattle and rodents R. rattus and M. natalensis in Benin. Epidemiologically, a review on the distribution of the schistosome species within haematobium groups in West Africa and the interactions between these species was carried out. Furthermore, in Benin, we showed for the first time outbreak transmission of S. bovis and S. haematobium x S. bovis hybrids infecting cattle and rodents. We also confirmed in this study the existence in human the interaction profil S. haematobium x S. bovis using molecular, morphological and phylogenetic approaches on the four existing in West Africa space in which Benin is located (S. haematobium x S. guineensis S. haematobium x S. mansoni, S. haematobium x S. bovis, S. haematobium x S. curassoni, and S. bovis x S. curassoni). The infestation prevalence showed an absence of S. haematobium compared to hybrid S. haematobium x S. bovis which was 17.19% (n= 960) for human infection, 55.41% (N= 157) for cattle an 40% (N= 5) for M. natalensis. We could find in Benin at least two snails potentially vector species: B. forskalii, B. globosus, vectors of S. haematobium x S. bovis and B. forskalii would be the only snail species vector of S. bovis. In ecological transmission, we showed the viability of hybrid schistosome eggs from humans, cattle and M. natalensis rodent and demonstrated the synchronization of the periods of cercarial shedding with the water frequentation periods of hosts: diurnal early cercarial emission pattern for cattle, late diurnal pattern for humans and nocturnal pattern for M. natalensis rodents. These different chronotypes were interpreted as an adaptive strategy developed by the parasite to favor the parasite transmission to these natural vertebrate hosts which cohabit in our study areas.
Abstract FR:
Cette thèse présente une étude épidémiologique sur l’interaction des schistosomes du groupe haematobium et leur dynamique de transmission à travers l’Homme, la vache et les rongeurs R. rattus et M. natalensis au Bénin. Au plan épidémiologique, une synthèse bibliographique de la distribution des espèces de schistosome du groupe haematobium en Afrique de l’Ouest et des interactions s’effectuant entre ces espèces a été menée. Au Bénin, nos études épidémiologiques ont montré pour la première fois l’infestation des bovins et des rongeurs par S. bovis et les hybrides S. haematobium x S. bovis. Elles ont permis également de confirmer, grâce à l’utilisation des approches morphologique, moléculaire et phylogénétique l’existence d’un profil d’interaction, entre S. haematobium et S. bovis sur les quatre signalées en Afrique de l’Ouest : entre S. haematobium et S. guineensis, entre S. haematobium et S. mansoni, entre S. haematobium et S. bovis, entre S. haematobium et S. curassoni et entre S. bovis et S. curassoni. La prévalence d’infestation montre une absence d’infestation de S. haematobium contre 17,19 % (N= 960) d’hybrides S. haematobium x S. bovis chez les humains et 55,41% (N= 157) chez les vaches et 40% (N= 5) chez M. natalensis. Les prospections malacologiques ont révélé la présence d’au moins deux espèces de mollusques potentiellement vectrices : B. forskalii, B. globosus, vectrices des hybrides S. haematobium x S. bovis tandis que B. forskalii serait potentiellement la seule espèce de mollusque vectrice de S. bovis dans la zone d’étude. Sur le plan de l’écologie de la transmission, notre étude a montré la viabilité des œufs éliminés par les hydrides provenant de l’Homme, de la vache et de M. natalensis et met en évidence une synchronisation du temps de sortie de la larve infestante du parasite (cercaires) avec le temps de fréquentation de ces hôtes : profil d’émission cercarienne diurne matinal pour les vaches, diurne tardif (dans l’après-midi) pour l’Homme et nocturne pour M. natalensis. Ces profils chronobiologiques pourraient être interprétés comme une adaptation développée par le parasite pour maintenir ses rendez-vous avec ses hôtes naturel vertébrés qui cohabitent dans nos zones d’études.