Abstract FR:

La productivite des marais sales a ete jusqu'ici evaluee par quantification du materiel vegetal particulaire d'origine halophyte. Ces plantes synthetisent, en reponse a l'ensemble des contraintes abiotiques du milieu, des composes solubles dits compatibles, impliques dans l'adaptation osmotique. Ceux-ci, susceptibles d'etre liberes dans le milieu semblent jouer un role essentiel dans le fonctionnement des chaines trophiques mais sont difficilement quantifiables. Cette these se propose d'etayer la possibilite de tels transferts. Chez atriplex portulacoides et suaeda maritima, parmi les composes synthetises, la glycine betaine (gb) a fait l'objet de l'elaboration d'une technique rapide et fiable d'analyse par clhp. Chez a. Portulacoides, s. Maritima et puccinellia maritima les jeunes organes aeriens presentent les teneurs les plus elevees en gb et en proline tandis que les racines et les tiges principales se distinguent par des teneurs elevees en glucides solubles. Les analyses montrent egalement une variation spatio-temporelle de l'accumulation de ces solutes. L'association des niveaux de production et d'accumulation de ces solutes aux donnees de production primaire, de production de litiere et de macrodetritus a permis d'evaluer les quantites d'osmoticum susceptibles d'etre rejetes dans le milieu et disponibles pour les microorganismes du sediment. Parmi ceux-ci ont ete isolees et partiellement identifiees des bacteries de la rhizosphere des trois plantes etudiees. 62,5% de ces bacteries sont capables d'utiliser la gb et la proline pour restaurer leur croissance, en presence de concentrations inhibitrices en sel. L'approche realisee demontre indirectement la possibilite de transfert d'osmoticum entre les plantes halophiles et les bacteries rhizospheriques. Il reste a apporter les preuves directes de ce transfert, a poursuivre l'identification des bacteries concernees et preciser les avantages qu'elles tirent de leur association avec la vegetation halophile.