thesis

Les conduites suicidaires à l'adolescence : de la clinique à l'épidémiologie génétique

Defense date:

Jan. 1, 2016

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Institution:

Rouen

Disciplines:

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Abstract FR:

Le suicide représente une des principales causes de morbi-mortalité, potentiellement évitable, chez les adolescents. Il s'agit d'un problème de santé publique complexe avec une origine multifactorielle. La prise en charge des adolescents suicidants est difficile et marquée par un important taux de récidive. Améliorer les connaissances théoriques afin d'aider les cliniciens à mieux planifier et organiser les soins et la prévention est un des objectifs de la recherche dans ce domaine. Dans ce sens, nous avons tenté dans ce travail de thèse d'apporter un éclairage sur les conduites suicidaires à l'adolescence. Dans la première partie, après un rappel des données épidémiologiques, nous avons tenté de synthétiser les données disponibles sur les facteurs de risque et nous avons détaillé les facteurs de protection associés aux conduites suicidaires. Dans la deuxième partie, nous présentons les résultats d'une étude multicentrique en population clinique de 167 adolescents (âgés de 13 à 17 ans) hospitalisés pour une tentative de suicide. Nous montrons que les stratégies d'adaptation (ou stratégies de coping) productives sont associées à une diminution des scores de dépression. La stratégie « se centrer sur le positif » est protectrice de la dépression et des idées suicidaires après une tentative de suicide. Enfin dans la troisième partie, après voir réalisé une revue systématique des études d'association génétique en population adulte et adolescente publiées ces dix dernières années, nous avons conduit une étude d'association génétique dans un échantillon indépendant de 98 adolescents hospitalisés pour une tentative de suicide et de 150 volontaires sains. Nous avons sélectionné 22 variants identifiés précédemment comme significativement associés aux conduites suicidaires. Ces variants sont situés dans 12 gènes candidats (COMT, CRHR1, FKBP5, SLC6A4, HTR1B, HTR2A, TPH1, TPH2, BDNF, NTRK2, NOS1, IL28RA) proposés comme ayant un rôle dans la physiopathologie des comportements suicidaires. Nos résultats n'ont pas permis de mettre en évidence une association significative entre les marqueurs d'intérêt et les tentatives de suicide après correction pour les tests multiples. A ce jour, l'approche génétique ne peut être utilisée en pratique clinique. En revanche, l'évaluation clinique et l'analyse des aspects cognitifs comme les stratégies de coping peuvent nous permettre de mieux prédire le risque suicidaire à l'adolescence.