thesis

Obésité et qualité de vie : étude des déterminants bio-chimiques et impact des stratégies thérapeutiques médico-chirurgicales

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Rouen

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Abstract FR:

L'obésité, véritable problème de santé publique de notre époque, est une pathologie chronique dont les comorbidités physiques et psychologiques contribuent à altérer la qualité de vie des patients. Si la prévalence de l'obésité est bien connue en population générale, elle l'est moins chez les patients hospitalisés. La première partie de notre travail a donc consisté à faire l'état des lieux au CHU de Rouen. Nous avons montré que plus de la moitié des patients hospitalisés en soins aigus étaient en excès de poids et que 22% étaient obèses. Leur périmètre abdominal moyen excédait les moyennes nationales, en particulier chez les femmes (+10. 4 cm) et étaient élevés selon les critères NECP-ATPIII chez 37. 9 % des hommes et 64. 9% des femmes, témoignant d'un risque cardiovasculaire accru. Un repérage accru des patients obèses hospitalisés est donc nécessaire, afin de pouvoir leur proposer un traitement adapté. Or, les résultats actuels des traitements médicaux et chirurgicaux de l'obésité ne sont trop souvent favorables qu'à court ou moyen terme, et donc décevants à plus long terme. L'objectif général de la seconde partie de ce travail s'est attachée à mieux connaître les facteurs anthropométriques, psychologiques et comportementaux à l'origine d'une altération de la QdV des patients obèses, afin de pouvoir imaginer des stratégies thérapeutiques novatrices, permettant une perte de poids et une amélioration du bien-être des patients sur le long terme. Dans un premier temps, nous avons évalué l'évolution de la détresse psychologique chez 73 patients obèses, inclus dans un programme médical ambulatoire de 6 mois. En début de prise en charge, 3/4 des patients étaient anxieux et 1/3 étaient déprimés. Très peu de patients étaient traités pour leur anxiété, ce qui souligne un dépistage insuffisant de ce trouble. Ce programme a permis aux patients d'améliorer leur niveau d'anxiété, même avec une perte pondérale modeste. Parallèlement, nous avons étudié l'impact de la sévérité de l'obésité sur la détresse psychologique et la QdV chez 69 patients obèses traités médicalement. La QdV était d'autant plus altérée que l'obésité était massive et qu'elle retentissait sur les capacités physiques et sur la dépense énergétique totale journalière. Dans un second temps, nous avons cherché à évaluer le rôle des facteurs psychologiques et comportementaux dans l'altération de la QdV chez 130 patients obèses traités médicalement. La QdV étaitt plus dégradée en présence d'un Trouble du Comportement Alimentaire (TCA), d'anxiété, de dépression et d'insatisfaction par rapport à l'image corporelle. Plus de la moitié des patients avaient un TCA dépisté par le questionnaire SCOFF-F et près d'un sur quatre avaient des compulsions alimentaires d'après le test BULIT. La présence de TCA était associée à un poids plus élevé. Une insatisfaction de l'image corporelle était retrouvée chez 86. 4% des femmes et était associée à une mauvaise QdV globale et spécifique, ainsi qu'à la présence d'anxiété et de dépression. La moitié des patients avec obésité massive et plus des 2/3 de ceux ayant un TCA étaient insatisfaits de leur image corporelle. Enfin, nous nous sommes aussi intéressés à l'évolution de la QdV à moyen et long terme chez 200 patients adultes ayant bénéficié d'une chirurgie bariatrique plusieurs années auparavant (anneau gastrique ou gastroplastie verticale). Il existait une corrélation positive et significative entre le pourcentage de poids perdu et le score de QdV. Quelle que soit la technique chirurgicale utilisée, le poids et la QdV s'étaient améliorés durant les 5 premières années post-opératoires et dégradés ensuite, suggérant un échappement au traitement chirurgical et/ou une insuffisance de suivi médical au long cours. L'ensemble de ce travail de thèse a confirmé l'existence d'une détresse psychologique (anxiété-dépression) importante et d'une altération marquée de la QdV chez les patients obèses demandeurs d'un traitement médical, en particulier en cas d'obésité massive, de TCA et de trouble anxio-dépressif, comorbidités fréquentes. Il paraît donc fondamental de rechercher systématiquement ces comorbidités et d'évaluer la perception de l'image corporelle et la QdV chez tout patient obèse en début de prise en charge. La chirurgie bariatrique, dans les limites des techniques employées dans cette série, a donné des résultats mitigés à long terme en termes de QdV, ce qui incite à poursuivre un encadrement multidisciplinaire prolongé en post-opératoire pour maintenir le résultat pondéral et prévenir la récidive de TCA ou de troubles anxio-dépressifs. L'obésité est une pathologie handicapante et stigmatisée, qui retentit fortement sur la QdV. De nouvelles stratégies thérapeutiques intégrées et prolongées sont nécessaires. L'amélioration de la détresse psychologique et de la QdV des patients devrait faire partie des critères d'évaluation de ces stratégies au moins autant que la perte de poids.