Les xénobiotiques des litières végétales en décomposition, médiateurs d'une relation plante-arthropode dans les gîtes à moustiques pré-alpins : de l'écologie chimique à la lutte biologique
Institution:
Université Joseph Fourier (Grenoble)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The vegetation surrounding subalpine mosquito breeding sites is involved in ecological segregation among aquatic detritivorous arthropods, through differential toxicity of the decomposed leaf litter. Toxic leaf litter ingested by those consumers generates deleterious effects against the midgut epithelial barrier. Purification of the toxic fraction revealed its belonging to a cell-wall insoluble fraction, associated to lignins and gradually generated in natura during the decaying process. Biochemical and molecular data demonstrated the involvement of detoxifying enzymes in the resistance of the tolerant fauna against these xenobiotics. Population genetic studies suggested that the adaptation of this detritivorous fauna to the leaf litter toxic compounds is a recent and labile trait. Besides its interest in evolutive biology, this investigation suggests a new integrated larvicidal strategy based upon natural water-insoluble dietary phytochemicals.
Abstract FR:
La végétation entourant les gîtes à moustiques pré-alpins intervient dans la ségrégation écologique des arthropodes aquatiques détritivores via la toxicité différentielle des litières décomposées. Ces litières génèrent des effets délétères irrémédiables sur l'épithélium intestinal des consommateurs. La purification de la fraction toxique a abouti à une fraction pariétale insoluble, associée aux lignines et apparaissant progressivement in natura durant le processus de décomposition. Des analyses biochimiques et moléculaires comparatives ont démontré l'implication d'enzymes de détoxication dans les mécanismes de résistance de la faune tolérante. Des analyses populationnelles suggèrent que l'adaptation de cette faune aux toxiques des litières est un phénomène récent et labile. Outre son intérêt en biologie évolutive, cette étude propose une nouvelle stratégie insecticide basée sur l'ingestion de molécules naturelles, très toxiques et insolubles dans l'eau.