Abstract FR:

La douleur constitue l'un des problemes majeurs de la maladie cancereuse, generalement absente a un stade precoce, et par contre frequemment rencontree a des stades plus evolues de la maladie. L'induction d'une carence en polyamines de l'organisme aliment pauvre en polyamines, antibiotherapie intestinale, inhibiteur de leur biosynthese chez des patients atteints d'adenocarcinome de la prostate, ayant de maniere totalement inattendue induit un effet antalgique, nous a amene a envisager que les polyamines pouvaient etre impliquees dans les processus algiques. Chez l'animal normal, ce traitement 1) augmente le temps de latence reactionnelle vis-a-vis de stimuli de type aigu, 2) reduit au contraire l'effet analgesique de la morphine en cas de douleur inflammatoire, chez l'animal cancereux, l'etude de l'impact de la carence en polyamines sur la perception d'un stimulus nociceptif "interne" (tumoral) s'est revelee d'un abord plus delicat, du fait de l'absence de modele experimental de "douleur cancereuse". L'analyse du comportement spontane de "l'animal cancereux" a revele l'existence d'une premiere phase "precoce", le comportement des animaux tumoraux etant identique a celui des animaux normaux et d'une deuxieme phase "tardive", les animaux tumoraux presentant une baisse generale de leur activite. C'est l'approche immunohistochimique basee sur la detection de l'expression medullaire de la proteine c-fos qui nous a permis d'apprecier l'impact du traitement sur la perception tumorale. La presence d'une tumeur induit une expression medullaire specifique de la proteine c-fos. Chez les animaux tumoraux la carence en polyamines, loin de reduire le marquage, l'a au contraire augmente au cours de la phase "precoce". En normalisant precocement la perception d'une "presence tumorale", la carence en polyamines favoriserait une sorte de reveil de l'organisme cancereux, et l'amenerait a reagir contre un processus tumoral proliferant jusque la a son insu.